À la fin du mois de février, l’indice S&P 500 se négociait à 2110, le même niveau qu’actuellement. Depuis deux mois, il a oscillé entre 2070 et 2130, étroit corridor dont il semble incapable de se dégager. Ces deux points agissent maintenant comme niveaux de support (2070) et de résistance (2130) bien identifiés.
Par ailleurs, il est difficile de nier que la bourse américaine est portée par une vague haussière depuis un bon moment. L’indice a gagné plus de 55% depuis trois ans.
Le S&P 500 est dans une tendance haussière, et il le demeurera tant que l’on aura pas démontré le contraire, image Dennis Mark, analyste technique à la Financière Banque Nationale. «Si le niveau de support était enfoncé, il est probable que l’on assisterait alors à une correction de 4% à 7%», dit-il. Ce n’est que plus tard que l’on saura si la tendance se sera vraiment inversée.
L’indice américain manque de force actuellement, estime Line Rivard, éditrice du site WEB www.analysetech.com. «Mais un repli n’excédera pas 1950, car à ce niveau, l’indice s’appuiera sur sa ligne de tendance, ce qui constitue généralement un bon support», dit-elle.
La bourse canadienne plus faible
L’image est moins encourageante du côté canadien, s’entendent à dire les analystes. Le sommet de 15 685 de l’indice S&P/TSX date de l’été dernier. Une tentative de rejoindre ce sommet a échoué en avril, et l’indice a baissé de plus de 5% depuis ce moment. «C’est le secteur des banques qui a été responsable de cet échec», dit Line Rivard. La prochaine divulgation de résultats trimestrielles des banques canadiennes aura lieu à la fin du mois d’août.
Les secteurs de l’énergie et des banques comptent pour 50% dans le poids de l’indice, et en ce moment, le mieux qu’on puisse dire est que les perspectives de ces secteurs sont neutres, note Dennis Mark. «Le niveau de support initial se situait à 14 950 et il a été enfoncé, ce qui ouvre la porte à un recul additionnel de 500 à 700 points», dit-il.
Les conditions qui permettaient aux marchés boursiers de s’apprécier au cours des dernières années étaient les politiques monétaires excessivement accommodantes des banques centrales et le peu d’options offertes aux investisseurs à cause des taux d’intérêt extrêmement bas, explique Ismaël Chiadmi, directeur de l’analyse quantitative chez Montrusco Bolton.
À la suite de la réunion de 2 jours de la Réserve fédérale (Fed) qui s’est terminée hier, la grande majorité des observateurs prévoit maintenant que la Fed procédera à une première hausse de taux en septembre, suivie d’une autre quelques mois plus tard. Le moment pourrait ne pas être des plus opportun. «Il faut se rappeler que les mois de septembre et octobre sont historiquement une mauvaise période pour les marchés boursiers», dit M. Chiadmi.
Par ailleurs, il rappelle que la Fed avait augmenté ses taux à plus de 15 reprises entre 2004 et 2007, mais ce n’est qu’en 2008 que les marchés boursiers ont vraiment cédé.