À la retraite, il peut être préférable d’encaisser sans attendre les revenus de son Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) et de reporter les paiements provenant des pensions gouvernementales.
La plupart des gens estiment que la retraite se finance d’abord avec la pension du Régime des rentes du Québec (RRQ) et avec celle du régime de pensions du Canada (RPC)… et que l’épargne personnelle, y compris le FERR, doit être utilisée le plus tard possible.
Derrière cette idée répandue se cache la croyance que reporter l’impôt est toujours la solution à privilégier, relève Erin Gendron, conseillère en placements et planificatrice financière à CrossPoint Financial, iA Gestion privée de patrimoine.
En effet, puisqu’on peut reporter la conversion du REER en FERR jusqu’à la fin de l’année au cours de laquelle on atteint l’âge de 71 ans, on se dispense de payer des impôts sur les revenus du FERR jusqu’à cette année limite.
Mais en prenant précocement nos rentes gouvernementales, on se prive alors des bonifications offertes par le RRQ et par le RPC, voire on enregistre une réduction définitive de ces pensions.
Quand on demande sa rente du RPC avant l’âge de 65 ans, on perd 0,6% du montant de manière indéfinie. On ampute ainsi la rente annuelle de 36% pour le reste de nos jours. Et quand on la reporte après 65 ans et jusqu’à 70 ans, on bonifie le montant de base de 0,7%, là aussi indéfiniment. En repoussant le paiement de la rente du RPC jusqu’à l’âge de 70 ans, on obtient donc une rente augmentée de 42%, à vie.
Quant à la rente provinciale, elle est diminuée de 0,5 à 0,6% pour chaque mois entre le début du versement de la rente et le 65e anniversaire du bénéficiaire. Mais la rente du RRQ est bonifiée de 0,7% par mois patienté après le 65e anniversaire, ce qui peut augmenter le montant annuel jusqu’à un maximum de 42% à l’âge de 70 ans.
Avec un gain maximal de 42% pour chacune des deux rentes gouvernementales, il peut devenir pertinent d’encaisser les revenus du FERR avant les rentes du RPC et du RRQ. Une analyse complète de la situation financière du client permettra de vérifier la pertinence de ce choix, et le réel intérêt fiscal de reporter ou non l’encaissement des revenus de son FERR.
Cette réflexion doit toutefois tenir compte de l’état de santé du bénéficiaire : celui-ci pourrait craindre de ne pas avoir le temps de profiter de ses rentes gouvernementales, si sa condition de santé est trop précaire.