Une maquette de maison sur une table derrière laquelle on voit un homme et une femme d'affaire regarder une feuille.
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Au troisième trimestre de 2018, la mesure d’accessibilité à la propriété de RBC a atteint 53,9%, son pire niveau au Canada depuis 1990. La mesure a connu une croissance de 1,5 point de pourcentage par rapport à la même période en 2017.

Cette mesure représente une proportion, soit le coût de la propriété par rapport au revenu d’un ménage moyen. Plus elle augmente, plus l’accessibilité à la propriété diminue et ces dernières années, l’accessibilité ne cesse de reculer au Canada.

L’augmentation de cette mesure de RBC est essentiellement due à la hausse des taux d’intérêt. Toutefois les tests de résistance hypothécaire, qui exigent que les emprunteurs soient admissibles à un taux nettement plus élevé que celui qui leur est offert, ont accru de plusieurs milliers de dollars le revenu nécessaire à l’achat d’une maison.

« Les acheteurs de Vancouver, de Toronto et de Victoria devaient avoir un revenu de deux à trois fois plus élevé que le revenu médian des ménages pour être admissibles à l’achat d’une maison moyenne au troisième trimestre, souligne Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef, RBC. En raison de la faible accessibilité, il est pratiquement impossible pour certains acheteurs, souvent de jeunes ménages, d’entrer sur le marché du logement dans ces villes. »

L’augmentation du revenu admissible pour acquérir une propriété est encore plus flagrante ces trois dernières années. À Vancouver, le revenu requis pour acheter une maison moyenne a augmenté de 84 000 dollars.

Au troisième trimestre de 2018, l’accessibilité est encore à des niveaux critiques à Vancouver et Toronto, mais c’est à Montréal qu’elle s’est le plus détériorée. Les prix des logements ont grimpé rapidement dans la métropole alors qu’ils sont, dans le meilleur des cas, restés stables dans les deux autres villes canadiennes.

Pour comparaison, les coûts d’accession à la propriété dans la région métropolitaine de Vancouver s’élèvent à 86,9 % au troisième trimestre de 2018. Le taux à Toronto s’est établi à 75,3 % et à 45,2 % à Montréal.

Vers d’autres types d’habitations 

En réaction à l’augmentation du taux d’accessibilité ces trois dernières années, de plus en plus d’acheteurs se tournent vers des habitations moins chères comme les appartements ou les copropriétés.

Ces logements sont généralement plus abordables, mais leur popularité a provoqué une hausse de prix ce qui a diminué l’accessibilité à ce type de propriété. La mesure d’accessibilité à la propriété de RBC pour les appartements en copropriété au Canada a connu une hausse de 3,6 points de pourcentage contre seulement 1,2 point de pourcentage pour les maisons individuelles.

Malgré cette hausse, ce type de logements reste le plus accessible au Canada puisque la mesure au niveau national s’élève à 43,2 % contre 59,2 % pour les maisons individuelles, mais l’écart se resserre.

Pas d’amélioration en vue

En 2019, la Banque du Canada devrait continuer d’augmenter ses taux d’intérêt. RBC estime donc que les pressions à la hausse sur les coûts des propriétés devraient encore augmenter.

Toutefois, RBC ne prévoit pas que la situation se détériore de façon substantielle. Elle estime que la hausse des prix des maisons devrait plus ou moins être contrebalancée par le déclin des prix sur les marchés principaux et par la progression des revenus des ménages.