L’expansion économique dans laquelle on était avant la crise et qui a duré dix ans, a été stoppée nette par la COVID-19. Les PIB américain et canadien ont chuté au premier trimestre de, respectivement 5,0 % et 2,1 %, et des baisses plus importantes encore pourraient être enregistrées au deuxième trimestre de 2020.
La pandémie a aussi entraîné une hausse du chômage qui aura certainement un impact durable sur l’économie et a mis de nombreuses entreprises en faillite. La reprise économique va dépendre de l’évolution du virus et de la réaction de la santé publique, selon le document « Long-term perspective on markets and economies» de Capital Group.
« Je m’attends à une reprise plus progressive en forme de U avec des bosses en cours de route, explique l’économiste américain Jared Franz dans ce document. Mais, comme l’économie commence à s’ouvrir plus largement, il y aura probablement une forme en V dans certains secteurs comme les voyages et la restauration. »
Évidemment, ces perspectives semblent grises et les marchés baissiers sont douloureux, mais il faut se rappeler, qu’historiquement, les marchés haussiers sont plus longs et robustes que les marchés baissiers. Les rendements sont d’ailleurs souvent les plus élevés après les creux du marché.
Bien que chaque déclin du marché soit unique, au cours des 70 dernières années, le marché baissier moyen a duré 14 mois et a entraîné une perte moyenne de 33 %. En revanche, le marché haussier moyen a duré 72 mois – soit plus de cinq fois plus longtemps – et le gain moyen a été de 279 %.
Les actions, le moteur de la prochaine reprise
Les entreprises seront le moteur de la prochaine reprise, selon le rapport de Capital Group. Les crises économiques ont d’ailleurs souvent donné naissance aux entreprises les plus robustes. McDonald’s a ainsi vu le jour en 1948, suite au ralentissement causé par la démobilisation du gouvernement américain d’une économie de guerre. Walmart est apparu à l’époque du « Flash Crash de 1962 ».
L’histoire prouve que les entreprises fortes trouvent toujours le moyen de survivre et même de prospérer dans des conditions économiques difficiles. Les entreprises ayant une bonne capacité d’adaptation présentent des possibilités d’investissements attrayantes à long terme.
Pour déterminer quelles entreprises deviendront les leaders du marché après la crise de la COVID-19, il va falloir beaucoup de recherches et un peu de temps.
Le marché post-pandémie offre des opportunités. Évidemment, la pandémie a fait mal aux ventes de détails, aux États-Unis, celles-ci ont chuté de 16,4 % en avril, selon le ministère américain du commerce. Si cette pandémie a frappé durement certains secteurs, d’autres en ont clairement profité, on peut ainsi penser aux détaillants et épiciers en ligne qui ont vu leurs ventes croître.
« Une partie de cette activité reflète une accélération des tendances existantes, une autre est temporaire et une autre représente des changements fondamentaux de comportement », déclare Rob Lovelace, gestionnaire de portefeuille d’actions de Capital Group, de sorte qu’un investissement sélectif sera essentiel à l’avenir.
Les niveaux d’activité en ligne devraient ainsi se modérer, mais la pandémie pourrait être le catalyseur d’une croissance encore plus forte du commerce électronique dans les années à venir.
Par contre, il est important de noter que ce n’est pas parce que les indices américains ont affiché des rendements supérieurs aux indices internationaux au cours de la dernière décennie que toutes les meilleures actions se trouvent aux États-Unis.
Au contraire, depuis 2011, les actions ayant les meilleurs rendements annuels se trouvent en très grande majorité sur les marchés non américains et cette tendance est d’autant plus visible ces derniers temps.
Parmi les entreprises ayant les meilleurs rendements, on retrouve beaucoup d’entreprises chinoises. Ce n’est pas surprenant, étant donné que la Chine a été le premier pays à être touché par l’épidémie de la COVID-19 et l’un des premiers à sortir du confinement.
Le mot de fin serait ainsi de faire preuve de flexibilité surtout alors que les marchés sont incertains.
Que regarder du côté du revenu fixe?
Du sommet au creux, les actions américaines ont baissé de plus de 30 %, tandis que les rendements des obligations américaines, mesurés par l’indice Bloomberg Barclays U.S. Aggregate Index, étaient proches de l’équilibre.
Cela fait dire que si vous ne possédez pas de revenu fixe de base, il n’est pas trop tard pour en prendre.
La volatilité des actions n’est peut-être pas terminée. Alors que tout le monde s’attend à ce que l’économie mondiale finisse par sortir de cette tourmente, le temps de la reprise reste inconnu. Un portefeuille équilibré reste donc vital, souligne le rapport de Capital Group.
Toutefois, toutes les obligations n’ont pas bien performé pendant la pandémie et la chute des marchés. Ainsi ceux qui détenaient un mandat obligataire fortement investi dans le crédit ont été durement frappés par la chute.
Les obligations d’entreprises sont beaucoup plus attrayantes aujourd’hui, souligne le rapport. Des évaluations plus raisonnables ont créé des possibilités d’acheter des titres de créance d’émetteurs susceptibles de supporter les défis économiques actuels.
Toutefois, il est très important de bien choisir ses obligations d’entreprises, car nombre de sociétés ne disposent pas d’outils pour résister à la crise actuelle.
Dans l’environnement actuel, la recherche fondamentale sera essentielle pour éviter les émetteurs les plus à risque.