« Il n’y a pas pire endroit pour une banque centrale », a fait valoir M. Poloz lorsqu’on lui a demandé comment l’issue des négociations en vue de renouveler l’ALÉNA pourrait affecter la politique monétaire du pays.
Selon lui, l’incertitude planant au-dessus de l’ALÉNA a provoqué une baisse des investissements des entreprises au Canada.
« On signe un nouvel ALÉNA, les investissements devraient ensuite augmenter », a-t-il dit.
On ignore ce qui remplacerait l’ALÉNA si l’accord commercial liant le Canada, le Mexique et les États-Unis disparaissait, a ajouté M. Poloz. Celui-ci craint que les gouvernements imposent alors de nouveaux droits de douane qui seraient néfastes. Leurs effets seraient sans doute aggravés par des représailles.
Mais pour l’instant, la banque centrale ne peut que spéculer sur l’avenir, même si les tarifs imposés en juin sur les importations canadiennes d’acier et d’aluminium aux États-Unis et les mesures de représailles imposées par le Canada sur des produits américains ont déjà été intégrés à ses prévisions économiques.
« Des tarifs douaniers sur les véhicules seraient une tout autre paire de manches », a déclaré M. Poloz. Selon lui, de telles mesures punitives pourraient provoquer une spirale inflationniste et ralentir l’économie.
Un des moyens à la disposition de la Banque centrale pour atténuer un ralentissement économique consiste à baisser les taux d’intérêt. L’ennui est que si l’inflation montait en flèche à la suite de la hausse des prix de l’automobile, elle devrait alors envisager d’aller dans une direction opposée, a prévenu M. Poloz.
« Tous ces ingrédients rendent la situation très compliquée pour une banque centrale », a-t-il souligné.