Sa valeur est tombée sous sa moyenne mobile de 200 jours (un indicateur d’analyse technique), pour la première fois depuis la crise de 2008.

Ce repli se poursuivra et le huard retrouvera le sommet qu’il avait avant la bulle pétrolière de 2008, soit 0,90 à 0,91 $ US, d’ici deux ans, prévoit Martin Roberge, stratège quantitatif, de Canaccord Genuity.

Voici ses trois arguments :

-L’économie américaine a meilleure allure tant sur le plan de la création d’emplois, de l’effet de richesse, du bilan assaini de ses consommateurs et de la demande encore inassouvi pour les autos et les maisons. Le produit intérieur brut sera supérieur au sud de la frontière pour une deuxième année, en 2013.

– Le huard reste une monnaie de matières premières. Il évolue notamment en tandem avec le cours du pétrole. Toutefois, lorsque les prix des matières premières tirent de l’arrière sur les cours des actions, le huard tend à faiblir. Or, la cadence encore modérée de l’économie mondiale en 2013 et le rebond du dollar américain feront au mieux stagner le cours des matières premières, en 2013. Le billet vert profite des efforts des plusieurs banques mondiales pour raviver leur économie.

-L’aversion du risque a beaucoup profité au huard au cours des dernières années, les investisseurs étrangers achetant des obligations canadiennes en grande quantité. La popularité de nos obligations a toutefois fait grimpé leur cours et a par le fait même réduit leur rendement à l’échéance que procure leur coupon d’intérêt. Si bien que le rendement supérieur qu’offraient nos obligations, par rapport aux obligations américaines par exemple, est disparu.

«Les investisseurs étrangers ont déjà quitté notre marché boursier. Le risque pour le huard est qu’ils continuent à quitter notre marché obligataire, comme ils l’ont fait en décembre», note M. Roberge.