Le gouvernement Legault ne peut envisager un retour à l’équilibre budgétaire avant 2025-2026.
C’est ce qu’a confirmé le ministre des Finances, Eric Girard, lundi, à l’occasion d’une séance d’étude parlementaire portant sur la situation des finances publiques, à la demande des partis d’opposition.
Sur le plan des finances publiques, l’année 2021 « sera difficile », a convenu le ministre, bombardé de questions pendant 90 minutes par les élus des partis d’opposition. Il n’a pas caché qu’en particulier « les six prochains mois vont être difficiles », disant s’attendre à une reprise économique « vraiment, vraiment faible » l’an prochain.
Il a réaffirmé que le déficit pour l’année en cours devrait atteindre les 15 milliards de dollars (G$), un sommet historique.
L’exercice a permis une fois de plus de confirmer que, chaque jour davantage, la pandémie de coronavirus creuse un trou financier, qui demandera beaucoup de temps à combler.
Chose certaine, la provision de 4 G$ mise de côté en juin par Eric Girard pour d’éventuels besoins liés à la pandémie sera utilisée jusqu’au dernier sou.
Le ministre devrait dans les prochaines semaines présenter sa mise à jour économique, qui fera le point de façon plus détaillée sur l’état du trésor public. La date n’est pas encore connue.
Il faut s’attendre à une nouvelle révision des prévisions de croissance du PIB. En mars, le ministre Girard misait sur une croissance économique optimiste de 2 %. En juin, Québec s’attendait à une contraction du PIB réel de 6,5 %.
Il prévoit désormais une « chute un peu moins prononcée en 2020, le rebond un peu moins fort, 2021 ».
Dans les circonstances, le gouvernement s’attend à devoir soutenir l’économie de diverses manières en 2021, comme il l’a fait en 2020.
Il espère retrouver une « certaine normalité » en 2022.
En parallèle, le ministre a rappelé que le Québec s’attendait à une augmentation des transferts fédéraux en santé pour l’aider à boucler les fins de mois et résorber le déficit.
Lors de la première vague, au printemps, 40 % de l’économie a été placée en confinement, alors que c’est seulement le cas pour 5 % durant la deuxième vague, a observé Eric Girard.
Mais si des secteurs sont épargnés, d’autres auront de la difficulté à s’en sortir, a dit le ministre en nommant l’industrie des croisières.
Quant à la dette du Québec, les cibles de réduction fixées par le gouvernement ne seront pas atteintes, a-t-il convenu.