Ses revenus de l’exercice 2012-2013 ont été inférieurs de 250 M$ par rapport à ce qui avait été prévu et pour le prochain exercice, le manque à gagner sera de 565 M$.
Les pertes seront compensées par une réduction du service de la dette – il faut dire merci aux taux d’intérêt plus faibles que prévu – et par une augmentation des paiements de péréquation. Pour le reste, il faudra se résoudre à utiliser les provisions pour éventualités. En 2012-2013, il faudra prendre 150 M$ sur les 200 M$ budgétés. En 2013-2014, Nicolas Marceau prévoit utiliser la totalité des 200 M$ du coussin qu’il s’était constitué dans le budget de novembre.
Le ministre des Finances affirme qu’il ne pouvait prévoir alors que la croissance économique du dernier trimestre de 2012 serait aussi faible, ni que les difficultés économiques mondiales ne se dissiperaient aussi lentement.
«On n’échappe pas à la conjoncture mondiale, a affirmé M. Marceau. Les changements reflètent des évènements postérieurs au budget. La partie que nous contrôlons le mieux, ce sont les dépenses et nous avons livré la marchandise.»
La cible de réduction de la croissance des dépenses est en effet maintenue à 1,9%. Mais revoir à la baisse les prévisions de croissance seulement quatre mois après le dépôt du budget et devoir utiliser toutes les provisions si tôt dans le nouvel exercice met les finances du Québec sous pression.
«Je ne suis pas inquiet, a toutefois réagi le ministre Marceau. Nous sommes prudents dans nos prévisions. Mais j’espère que la relance aux États-Unis sera assez forte.»
Selon les nouvelles données, le PIB devrait progresser de 1,3% en 2013 et de 1,8% en 2014, ce qui constitue une réduction de 02,% par rapport aux prévisions faites à l’occasion du budget de novembre dernier.
Pour 2013-2014, cette variation provoquera la perte de 183 M$ dans les revenus anticipés provenant des taxes à la consommation et de 138 M$ dans les revenus provenant de l’impôt sur les sociétés. Ce sont les deux sources de revenus où les pertes seront les plus importantes.
La baisse des taux d’intérêt a généré des économies de 95 M$ sur le service de la dette en 2012-2013 et, pour le prochain exercice, on prévoit 85 M$, si les taux d’intérêt ne remontent pas.
Au chapitre de l’emploi, le gouvernement prévoit la création de 44 500 postes cette année. En 2012, il s’est créé 30 800 emplois au Québec, une hausse de 0,8%. Le taux de chômage devrait continuer de se replier, passant de 7,8% l’an dernier à 7,5% en 2013.