Les ventes de logements ont atteint le mois dernier leur plus haut niveau jamais atteint pour un mois de décembre, mettant ainsi fin à une année de ventes records au pays, a indiqué vendredi l’Association canadienne de l’immeuble (ACI).
Les ventes de décembre ont progressé de 47,2 % par rapport à celles de décembre 2019, enregistrant leur plus grand gain d’une année à l’autre en 11 ans.
Les ventes du dernier mois de 2020 affichaient en outre une progression de 7,2 % par rapport à celles de novembre, a précisé l’ACI.
Les chiffres de décembre marquaient un sixième mois consécutif de hausse pour les ventes d’une année à l’autre, après que le confinement instauré à l’arrivée de la pandémie de COVID-19 a pratiquement paralysé le marché national pendant la période de l’année où il est habituellement le plus actif, de mars à mai.
« Cette large vigueur dans les ventes suggère fortement que des facteurs généraux motivent ce marché, et non des facteurs économiques locaux. Plus précisément, la chute des taux d’intérêt l’année dernière et le désir d’acheter de plus grands espaces de vie, provoqué par la pandémie, ont soutenu tous les marchés », a observé Douglas Porter, économiste en chef à la Banque de Montréal, dans une note à ses clients.
« Qu’il suffise de dire que ce n’était pas du tout évident, il y a 10 mois, que les choses se dérouleraient ainsi. »
Pour l’ensemble de 2020, un total de 551 392 habitations ont été vendues, soit 12,6 % de plus qu’en 2019. Il s’agit par ailleurs d’un nouveau record annuel. En décembre, le taux annualisé et désaisonnalisé des ventes de maisons était de 714 516, dépassant pour la première fois le seuil de 700 000.
Le prix moyen réel des propriétés vendues en décembre a grimpé de 17,1 % d’une année à l’autre pour atteindre 607 280 $. En excluant les marchés des grandes régions de Toronto et de Vancouver _ deux des plus actifs et chers au pays _ le prix moyen reculait de près de 130 000 $.
Bon nombre des régions qui ont enregistré les plus fortes hausses de prix le mois dernier se trouvaient en Ontario, notamment Belleville, Simcoe, Ingersoll, Woodstock et la région des Lakelands, où les prix ont augmenté de plus de 30 % par rapport à décembre 2019.
Les régions où la croissance des prix était plus modeste comprenaient Calgary et Edmonton, où les prix ont augmenté de 1,5 % et 2,7 % respectivement.
Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, a souligné que les nouvelles inscriptions de maisons à vendre seront l’« indicateur à surveiller » cette année, à l’approche de la saison de vente du printemps, au milieu d’une « importante pénurie du côté de l’offre » qui pourrait affecter l’abordabilité.
Shaun Cathcart a ajouté qu’il y avait moins de 100 000 maisons inscrites à la vente pour démarrer 2021, le niveau le plus bas jamais enregistré dans le système de l’ACI, qui remonte à trois décennies. Il y a cinq ans, le nombre de propriétés annoncées était de 250 000, a-t-il rappelé dans un communiqué.
« Nous avons déjà des ventes records, mais nous savons que la demande est beaucoup plus forte que ne l’indiquent les chiffres, car nous voyons une incidence sur les prix », a-t-il affirmé.
« La demande atteint un sommet sans précédent et l’offre, un creux historique en ce début d’année. L’incidence sur les ventes et les prix dépendra du nombre de propriétés sur le marché dans les mois à venir. »