Les ventes de propriétés résidentielles dans la région de Montréal ont reculé le mois dernier à un seuil historique pour un mois de février, mais la majorité des maisons continuaient malgré tout à se négocier au prix affiché, ou légèrement au-dessus, a indiqué lundi l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Un total de 2996 habitations ont changé de mains en février dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, comparativement à 4375 pour le même mois l’an dernier, a précisé l’APCIQ.
Le nombre de propriétés inscrites à la vente a poursuivi sa progression en février, montrant une hausse de 64 % par rapport à l’an dernier. Un total de 15 893 inscriptions étaient répertoriées dans le Grand Montréal le mois dernier, ce qui était légèrement supérieur au niveau prépandémique de février 2020, a souligné l’APCIQ.
Les prix médians des propriétés montraient une nouvelle baisse par rapport à ceux de février 2022, en particulier dans la catégorie des petites propriétés à revenus (les plex, ces immeubles de deux à cinq logements), où ils ont reculé de 8 %. Du côté des maisons individuelles, ils ont cédé 6 %, tandis que ceux des copropriétés ont diminué de 4 %.
Par rapport au mois de janvier, les prix médians ont cependant augmenté, de 3 % pour les copropriétés et les maisons unifamiliales. Cette croissance a atteint 5 % pour les plex.
Par ailleurs, le ralentissement de l’activité transactionnelle sur le marché immobilier entraîne de plus longs délais de vente moyens pour toutes les catégories de logements. Il fallait en moyenne 82 jours pour vendre un plex le mois dernier, soit 27 jours de plus qu’en février l’an dernier. Les propriétaires d’unifamiliales devaient patienter en moyenne 58 jours pour vendre leur propriété, soit 26 jours de plus qu’il y a un an, tandis que cette période s’est allongée de 19 jours pour les copropriétés, pour atteindre 60 jours.
« Malgré l’allongement des délais de vente, la normalisation du processus transactionnel et le retour à des conditions de marché moins favorables aux vendeurs, la correction des prix tend pour le moment à marquer une pause », a souligné dans un communiqué le directeur du service de l’analyse de marché de l’APCIQ, Charles Brant.
« Ceci est essentiellement lié au fait que ce sont surtout les propriétés les plus désirables et les moins nombreuses sur le marché qui trouvent preneurs, a-t-il poursuivi. Ce constat n’est cependant pas le même pour les plex, plus exposés à la négociation, compte tenu des enjeux de coûts de rénovation et de rentabilité qui y sont rattachés dans un contexte de forte hausse des taux d’intérêt. »
L’activité transactionnelle a ralenti en février dans l’ensemble des grands secteurs de la région montréalaise. À Vaudreuil-Soulanges, le nombre de ventes a diminué de 39 %, tandis qu’il a reculé de 37 % sur l’île de Montréal. Les ventes des autres régions, soit la Rive-Nord, la Rive-Sud, Saint-Jean-sur-Richelieu et Laval ont enregistré des reculs d’entre 26 % et 30 % sur un an.