Les grandes banques et compagnies de cartes de crédit n’ont toujours pas répondu à l’appel du gouvernement fédéral, qui leur demandait la semaine dernière d’abaisser leurs taux d’intérêt atteignant parfois plus de 20 %.
Mardi, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que son gouvernement travaillait toujours avec les banques pour les « encourager » dans cette voie.
Il a du même coup indiqué que les Canadiens touchés économiquement par la COVID-19 pourront se tourner vers toutes sortes de programmes de soutien de la part du fédéral.
« On ne veut pas que les gens sortent de cette crise encore plus endettés qu’avant. C’est pour ça que nous envoyons tellement d’aide par la Prestation canadienne d’urgence et de l’aide pour la subvention aux entreprises », a détaillé M. Trudeau.
Comme la semaine dernière, il a également laissé entendre que le fédéral envisage d’accorder du crédit à faible taux d’intérêt directement aux consommateurs. Ainsi, les Canadiens pourront bénéficier d’emprunts « qui vont coûter moins cher que les cartes de crédit ».
En entrevue avec La Presse canadienne, Mathieu Labrèche, de l’Association des banquiers canadiens, a fait valoir qu’il existe d’autres produits de crédit avec des taux moins élevés et a encouragé les consommateurs à contacter directement leurs banques pour discuter de leurs options.
« Les banques au Canada se tiennent aux côtés des Canadiens. Elles se sont mobilisées très vite pour aider notre pays à traverser une période hyper difficile », a fait valoir M. Labrèche.
Depuis le début de la crise, les grandes banques ont offert jusqu’à six mois de sursis de paiement sur des prêts hypothécaires, ainsi que la possibilité de reporter les paiements d’autres produits de crédit.
Si elles font preuve de souplesse quant au moment de payer la note, rien ne laisse présager pour le moment que les taux d’intérêt de cartes de crédit seront revus à la baisse.
La semaine dernière, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a déclaré qu’il n’en était pas à négocier des taux d’intérêt en particulier et que les banques allaient « continuer d’agir d’une façon commerciale qui est appropriée ».
Invitées à commenter, les principales intéressées n’ont pas été bien bavardes.
Seul Desjardins a envoyé une déclaration à La Presse canadienne. « Nous poursuivons nos travaux pour trouver les meilleurs allègements à ce sujet pour nos membres », a écrit Jean-Benoît Turcotti, conseiller en communication.
La Banque de Montréal (BMO), la Banque CIBC, la Banque Nationale du Canada, la Banque Royale (RBC), la Banque Scotia et la Banque TD n’avaient offert aucun commentaire mardi après-midi.