Les deux secteurs de dépenses exerçant la plus grande pression sur le gouvernement fédéral en ce moment sont les soins de santé et la transition mondiale vers une économie propre, a déclaré vendredi la vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland.
S’exprimant après une rencontre en personne avec les ministres des Finances des provinces et des territoires à Toronto, Chrystia Freeland a affirmé que la loi du président américain Joe Biden sur la réduction de l’inflation, qui comprend des incitatifs pour les véhicules automobiles électriques qui favorisent les constructeurs au Canada et au Mexique, ainsi qu’aux États-Unis, a changé les règles du jeu en ce qui a trait à la concurrence mondiale pour les capitaux.
« Je ne saurais trop insister sur le fait que je crois que nous devons saisir cette occasion et construire l’économie propre du XXIe siècle », a-t-elle déclaré.
« C’est une énorme occasion économique. »
Le Canada doit investir dans la transition afin d’avoir potentiellement une part considérable dans l’économie du futur, a-t-elle dit, ou il risque d’être laissé pour compte.
Cette année sera particulièrement importante pour attirer des capitaux au Canada, a-t-elle déclaré, appelant les provinces et les territoires à participer à l’effort.
« Il s’agit d’un moment économique vraiment historique, unique dans une génération, et il faudra un effort d’équipe Canada pour le saisir », a-t-elle fait valoir.
Du même souffle, Chrystia Freeland a parlé de la nécessité d’une certaine discipline budgétaire dans un contexte d’incertitude économique.
« Nous savons que l’une des choses les plus importantes que le gouvernement fédéral puisse faire pour aider les Canadiens aujourd’hui est de garder à l’esprit notre responsabilité de ne pas jeter de l’huile sur le feu de l’inflation », a-t-elle déclaré.
Chrystia Freeland a affirmé que ces deux secteurs principaux de dépenses, qui figuraient parmi les sujets prioritaires lors de la réunion de vendredi, surviennent à un moment de ralentissement économique mondial qui impose des restrictions sur les dépenses publiques.
Le premier ministre Justin Trudeau doit rencontrer les premiers ministres des provinces et territoires le 7 février pour discuter d’un accord tant attendu sur les dépenses en santé. Les provinces réclament des milliards de dollars de plus dans le cadre du Transfert canadien en matière de santé.
Selon Chrystia Freeland, il est clair que le gouvernement fédéral doit investir dans les soins de santé. Elle a réitéré l’engagement du gouvernement à le faire, mais n’a pas précisé si elle jugeait que le montant que les provinces demandent en transferts accrus pour la santé était réaliste.
« Il est temps de voir les chiffres », a déclaré le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, vendredi après-midi, en prévision de la réunion du 7 février.
La rencontre des ministres des Finances survient à un moment tendu pour de nombreux consommateurs canadiens, alors que l’inflation reste forte et que les taux d’intérêt sont beaucoup plus élevés qu’ils ne l’étaient il y a un an.
Les ministres se sont également entretenus vendredi avec le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, et ont discuté des perspectives économiques pour le Canada et le monde, a ajouté Chrystia Freeland.
« Nous sommes très conscients de l’incertitude dans l’économie mondiale en ce moment, a affirmé la ministre Freeland. L’inflation est élevée et les taux d’intérêt sont élevés. »
« Les choses sont difficiles pour plusieurs Canadiens et plusieurs familles canadiennes aujourd’hui, et au niveau fédéral, c’est une période de véritable contrainte budgétaire. »
La Banque du Canada a de nouveau relevé son taux d’intérêt directeur la semaine dernière pour le porter à 4,5 %, mais la banque centrale a signalé qu’elle prendrait maintenant une pause pour permettre à l’impact de son cycle de resserrement dynamique de se manifester.
L’économie montre des signes de ralentissement, mais l’inflation annuelle était encore élevée à 6,3 % en décembre. La hausse des prix des aliments, en particulier, demeure élevée d’une année à l’autre.
Les taux d’intérêt ont forcé un ralentissement du marché du logement, faisant baisser les prix et les ventes pendant des mois, alors même que le coût de la location a augmenté en 2022.
Entre-temps, le marché du travail est resté vigoureux, et le taux de chômage s’est approché en décembre d’un creux record en s’établissant à 5,0 %.