Cette semaine, les grandes banques font le point sur leurs résultats financiers et cela nous permet d’avoir un aperçu des impacts de la pandémie sur la situation économique.
La Banque Nationale du Canada a essuyé au quatrième trimestre un recul de son bénéfice net par rapport à la période correspondante de 2019: il est passé de 604 millions de dollars (M$) à 492 M$. Le résultat dilué par action a quant à lui reculé de 1,67 $ à 1,36 $. L’institution fait toutefois observer que son résultat net excluant les éléments particuliers a légèrement avancé, de 612 M$ à 615 M$.
Quant au résultat net de la Banque Nationale pour l’ensemble de l’exercice terminé le 31 octobre dernier, il se chiffre à 2,083 G $, ou 5,70 $ par action diluée, par rapport à 2,322 G$, ou 6,34 $ par action diluée pour l’exercice 2019.
La Banque Nationale rapporte que la croissance du résultat avant dotations aux pertes de crédit et charge d’impôts a été atténuée par l’augmentation significative des dotations aux pertes de crédit à la suite de la détérioration importante des perspectives macroéconomiques causée par la COVID-19 et des répercussions anticipées sur ses clients.
Le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Louis Vachon, soutient tout de même que les résultats ont été excellents. Il a noté une hausse de 7 % du revenu total en 2020 et à son avis, la performance globale durant la pandémie a confirmé que la Banque Nationale a fait les bons choix stratégiques en matière de gestion des risques et d’allocation du capital.
Par ailleurs, le conseil d’administration de la Banque Nationale déclare un dividende de 0,71 $ par action ordinaire pour le trimestre se terminant le 31 janvier 2021. Ce dividende sera versé le 1er février prochain aux détenteurs d’actions ordinaires inscrits au registre de la Banque le 28 décembre 2020.
Banque Royale
La Banque Royale du Canada a dépassé les attentes en déclarant que son bénéfice du quatrième trimestre avait légèrement augmenté par rapport à il y a un an, grâce à des gains dans ses activités sur les marchés financiers.
La banque affirme avoir gagné près de 3,25 G$ ou 2,23 $ par action diluée pour le trimestre clos le 31 octobre, contre près de 3,21 G$ ou 2,18 $ par action diluée un an plus tôt. Les revenus ont totalisé 11,09 G$, en baisse par rapport aux 11,37 G$ au même trimestre l’an dernier. Le total de la dotation à la provision pour pertes de crédit a été de 427 M$, contre 499 M$ il y a un an et 675 M$ au troisième trimestre.
Concernant son secteur de la Gestion de patrimoine, elle déclare une baisse de 15 % du bénéfice, qu’elle attribue surtout à un profit tiré de la vente des activités de BlueBay dans le secteur de la dette privée constaté à l’exercice précédent (134 M$ après impôt), d’un recul du revenu net d’intérêt du fait de la diminution des taux d’intérêt compensée en partie par la croissance des volumes et de l’accroissement des coûts liés au personnel. La baisse des revenus générés par les dépôts dans des comptes de passage aurait également accentué la diminution. Ces facteurs ont été neutralisés en partie par une augmentation du bénéfice attribuable à la croissance de la moyenne des actifs liés aux services tarifés des clients, ce qui rend surtout compte des ventes nettes et de l’appréciation des marchés, déduction faite de la rémunération variable s’y rapportant.
Sur une base ajustée, RBC affirme avoir gagné 2,27 $ par action diluée pour son dernier trimestre, contre un bénéfice ajusté de 2,22 $ par action diluée il y a un an. Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 2,05 $ par action, selon la société de données financières Refinitiv.
Banque de Montréal
La Banque de Montréal a également surpassé les attentes en dévoilant un profit de 1,6 G$ pour son plus récent trimestre.
Le chef de la direction de la banque, Darryl White, a indiqué avoir l’intention de réduire progressivement ses investissements à l’extérieur du Canada et ses activités de banque d’affaires dans le secteur de l’énergie, une décision qui s’inscrit dans la volonté de la banque de mieux répartir ses ressources dans des secteurs où elles pouvaient livrer de meilleurs rendements maintenant et plus tard.
Malgré les pressions accrues et la récente deuxième vague de contamination du virus, la Banque de Montréal a affiché un profit de près de 1,6 G$, soit 2,37 $ par action, pour son quatrième trimestre, en hausse par rapport à celui de 1,2 G$, ou 1,78 $ par action, de la même période l’an dernier. Sur une base ajustée, la Banque de Montréal a indiqué avoir gagné 2,41 $ par action, un résultat en baisse par rapport à celui de 2,43 $ par action du même trimestre l’an dernier. Les analystes s’attendaient en moyenne à un profit ajusté de 1,90 $ par action, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.
Les revenus ont totalisé près de 6 G$, en baisse par rapport à ceux de 6,1 G$ du même trimestre l’an dernier. Darryl White a précisé que les perspectives continuaient d’être bonnes pour la banque, une des raisons pour lesquelles elle a été capable de réduire la quantité d’argent mise de côté pour parer aux mauvaises créances. Les provisions pour pertes sur prêts ont totalisé 432 M$ au plus récent trimestre, une somme en hausse par rapport à celle de 253 M$ de la même période l’an dernier, mais en baisse par rapport à celle de près de 1,1 G$ comptabilisée au troisième trimestre.
La Banque de Montréal a l’intention de se montrer disciplinée dans la gestion de ses dépenses et dans ses efforts pour améliorer l’efficacité de ses activités, a ajouté Darryl White.
Banque Scotia
La Banque Scotia a essuyé des reculs de ses bénéfices nets et ajustés entre les exercices financiers 2019 et 2020, tant au quatrième trimestre que pour l’ensemble de l’année.
Au dernier trimestre, le bénéfice net est passé en un an de 2,308 G$ à 1,899 G$, ou de 1,73 $ à 1,42 $ par action diluée. Le bénéfice ajusté a quant à lui reculé de 2,4 G$ à 1,938 G$, ou de 1,82 $ à 1,45 $ par action diluée. Lors de l’ensemble de l’exercice 2020, le bénéfice net de la Banque Scotia s’est élevé à 6,853 G$ alors qu’il avait été un an plus tôt de 8,798 G$.
Brian Porter, président et chef de la direction de la Banque Scotia, a toutefois observé que les résultats se sont améliorés au quatrième trimestre afin que l’institution termine l’exercice sur une bonne note.
Le bénéfice ajusté dégagé en 2020 par le Réseau canadien a subi les conséquences défavorables de la dotation élevée au compte de correction de valeur pour pertes sur créances attribuable à la crise de la COVID-19. La Gestion de patrimoine mondiale a pour sa part dégagé un bénéfice ajusté de 1 297 M$ en 2020, ce qui représente une hausse de 7 %. Ces résultats sont le reflet des fortes ventes nettes de fonds communs de placement au Canada et du volume record d’opérations effectuées par l’entremise d’iTRADE.
(Avec Finance et Investissement)