L’Institut de recherche et d’informations socio-économiques, qui publie régulièrement des études sur le seuil de « revenu viable », a cette fois estimé le nombre de personnes au Québec qui ne toucheraient pas ce niveau de revenu, qui permet d’avoir « une vie exempte de pauvreté ».
Et sa conclusion est qu’en 2017, de 17 % à 19 % des Québécois, soit 1,4 à 1,6 million d’entre eux, vivaient sous ce seuil.
Cet indice de « revenu viable » dont se sert l’IRIS est plus élevé que la Mesure du panier de consommation (MPC), dont se sert le gouvernement du Canada et qui est basée sur le coût d’un panier de biens et services, comprenant la nourriture, les vêtements, le transport, le logement et d’autres dépenses de base.
L’IRIS, elle, se sert d’un seuil de « revenu viable » qui suppose un revenu plus élevé que la MPC, qui permet d’avoir « une vie, qui permet de faire des choix, qui permet de répondre aux imprévus, une vie qui est digne », a résumé en entrevue la coauteure de l’étude et chercheuse à l’IRIS, Ève-Lyne Couturier.
Ce seuil de revenu viable était en 2017, pour une personne seule à Montréal, de 24 962 $ et, pour une famille de quatre personnes à Montréal, de 52 745 $.
Ces personnes sous le seuil de revenu viable sont des personnes âgées qui n’ont que les régimes publics comme revenu, par exemple, ou les prestataires de l’aide sociale, et même des gens qui travaillent au salaire minimum ou à temps partiel, a signalé Mme Couturier.
« Pour une personne qui travaille au salaire minimum, bien on n’atteint pas le revenu viable. Il faut travailler à temps plein à 18 $ de l’heure pour pouvoir avoir un revenu viable à Montréal », a relevé Ève-Lyne Couturier.
Le salaire minimum au Québec est de 13,10 $ l’heure.
Comment améliorer le sort de ces personnes? Diverses options s’offrent aux gouvernements: hausser le salaire minimum, hausser les prestations d’aide sociale, augmenter les prestations de base des personnes de 65 ans et plus, énumère Ève-Lyne Couturier.