Après le choc de la pandémie, le S&P 500 s’est redressé pendant l’été et a maintenant récupéré ses pertes. Cependant, tous les marchés ne sont pas revenus exactement à la normale.

« Lorsque nous regardons les marchés à travers le monde et hors des États-Unis, certains secteurs ont mieux fait que d’autres », note Amber Sinha, gestionnaire de portefeuille senior pour les actions mondiales chez CIBC Global Asset Management, dans une entrevue à la fin du mois d’août.

Par exemple, au 31 août, l’indice MSCI AC Asia Pacific avait un rendement brut d’environ 3 % depuis le début de l’année, alors que l’indice MSCI Europe avait baissé de plus de 5 %. En tenant compte de la devise locale, l’écart de performance entre les deux marchés était d’environ 12 %, constate Amber Sinha.

Cet écart s’explique en partie par la trajectoire de la COVID-19.

« L’Asie a été à la fois la première à entrer dans la pandémie et à en sortir », constate Amber Sinha, qui gère le Fonds d’actions européennes CIBC et le Fonds Asie-Pacifique CIBC.

En conséquence, l’activité économique dans la région a été rétablie plus tôt. La Chine, par exemple, avait déjà rattrapé son déclin de PIB au deuxième trimestre.

Une autre raison de la surperformance de l’Asie tient dans le secteur technologique, qui a également été un facteur de la reprise du S&P 500. La pandémie a contribué à accélérer le commerce électronique et les services numériques, ce qui a profité aux valeurs technologiques et Internet.

« Nous avons de très grandes entreprises technologiques en Chine [et] en Asie en général commente Amber Sinha, faisant remarquer que les États-Unis ne sont pas le seul poids lourd du secteur de la technologie. Il cite comme exemple Tencent, Alibaba et « quelques autres sociétés de 100 milliards de dollars (G$) de capitalisation boursière » qui sont moins connues.

« Ces actions ont certainement bien fait dans un environnement où la technologie continue à surpasser le marché », remarque-t-il.

En revanche, l’Europe est relativement sous-représentée dans le domaine de la technologie en considérant la capitalisation boursière.

« En conséquence, nous avons assisté à une reprise plus modérée des marchés boursiers européens », commente Amber Sinha.

Les risques du marché mondial

Le rebondissement inégal des marchés mondiaux représente un risque permanent.

Certains marchés étant plus performants que d’autres, Amber Sinha suggère aux investisseurs d’évaluer le rebond du marché par rapport à celui de l’économie.

« Nous ne pouvons pas faire l’erreur de devenir trop optimiste en nous basant sur les prix des actions, alors que la situation sur le terrain ne le justifie pas », prévient-il.

Un tel optimisme est un risque réel aux États-Unis, et c’est aussi un risque pour les marchés européens et asiatiques, selon lui.

Le marché principal le plus performant depuis les creux du choc de la pandémie est le China CSI 300, qui a augmenté d’environ 15 % depuis le début de l’année.

Ce fort rebond étant limité aux valeurs technologiques chinoises, le marché pourrait avoir une plus grande marge de manœuvre. Mais la poursuite de telles performances dépend de la croissance économique.

L’espace de consommation industriel général de la Chine pourrait se rétablir, mais seulement si la pandémie ne se répète pas, affirme Amber Sinha.

En outre, « si la reprise du PIB chinois se poursuit, je suis sûr que d’autres secteurs contribueront à l’avenir aux performances du marché boursier chinois », ajoute-t-il.

Dans un rapport de prospective publié vendredi, Desjardins prévoit une croissance de l’économie chinoise de 1,1 % cette année et de près de 8 % en 2021.

Une résurgence de la COVID-19 reste toutefois un risque pour les marchés et aurait des implications sur les allocations de portefeuille.

Par exemple, « s’il y a une résurgence en Asie, plus qu’en Europe, alors il faudrait certainement apporter des changements à toute allocation de portefeuille », prévient Amber Sinha.

Les tensions entre la Chine et les États-Unis constituent un autre risque.

« Il semble y avoir beaucoup de bruit autour de la relation entre la Chine et les États-Unis », note Amber Sinha, citant les tensions concernant le commerce, la propriété intellectuelle et les cotations chinoises sur les marchés américains.

« C’est quelque chose qu’il faut certainement garder à l’esprit quand on s’aventure en dehors des marchés boursiers américains », conclut-il.

Cet article fait partie du programme AdvisorToGo, mis en place par la CIBC. Il a été écrit sans la participation du commanditaire.