La crise des migrants et la montée du populisme en Europe
L’Europe vit sa pire crise migratoire depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. L’arrivée massive de ces réfugiés – pour la plupart des musulmans – suscite des craintes auprès d’une frange de la population. Des inquiétudes qui favorisent la montée des partis xénophobe et anti-immigration dans plusieurs pays européens, comme en France, avec le Front national.
Or, comme ces partis sont anti-Union européenne, la progression de ces partis «eurosceptiques» pourrait inciter des gouvernements à adopter des politiques protectionnistes. Des contrecoups économiques seraient à prévoir si cela se concrétise.
Le pétrole chutera-t-il ou rebondira-t-il?
C’est LA question que se posent les investisseurs. Depuis un an, le baril de pétrole – le West Texas Intermediate – a perdu 36% de sa valeur pour avoisiner les 35$US, selon Bloomberg.
Parmi les facteurs militant pour le maintien de faibles prix ou la baisse des cours figure la volonté de l’Arabie saoudite d’éliminer ses concurrents, c’est-à-dire les producteurs de pétrole émergents comme ceux qui puisent dans les schistes.
Parmi les facteurs qui favorisent une hausse des prix on retrouve le rétrécissement de l’écart entre l’offre et la demande de pétrole dans le monde.
Expansion mondiale de l’État islamique
L’organisation État islamique – qui contrôle un territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak de la superficie du Royaume-Uni – est entrée dans une nouvelle phase d’expansion géographique, comme le montrent les attentats de Paris, le 13 novembre.
Maintenant bien implanté en Libye (en Afrique du Nord, au sud de l’Italie), l’État islamique pourrait perpétrer d’autres attentats en Europe, craignent plusieurs analystes. L’EI pourrait aussi commettre des attentats en Amérique du Nord. Le 2 décembre, un couple ayant fait allégeance à l’organisation terroriste a perpétré un attentat à San Bernardino, en Californie.
Cette menace incitera les autorités à accroître les mesures de sécurité et la surveillance électronique.
Hausses des taux aux États-Unis, stabilité au Canada
Pour une première fois en une décennie, la Réserve fédérale américaine (Fed) a finalement remonté le 16 décembre son taux directeur d’un quart de point, dans une nouvelle fourchette comprise entre 0,25 et 0,50%.
Plusieurs analystes s’attendent à d’autres augmentations en 2016, ce qui témoigne en même temps du dynamisme de l’économie américaine – elle devrait croître de 2,8%, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Par contre, au pays, les économistes prévoient plutot que la Banque du Canada maintiendra son taux directeur à 0,5% au moins d’ici 2017, principalement en raison de la fragilité de l’économie, heurtée de plein fouet par la faiblesse du prix du pétrole.
Instabilité au Moyen-Orient
Rarement a-t-on vu une guerre civile où autant de pays sont impliqués directement ou indirectement comme en Syrie, la dernière puissance en lice étant la Russie.
Il y a aussi l’Iran chiite, qui soutient le régime alaouite d’Al-Assad (une branche du chiisme) et l’Arabie saoudite sunnite, qui veut sa chute pour le remplacer par un régime sunnite. Et c’est sans parler de l’État islamique (EI), une organisation sunnite qui contrôle l’est de la Syrie, ennemi juré de l’Iran et de l’Arabie saoudite, que veut aussi abattre la coalition dirigée par les États-Unis – dont fait partie le Canada.
Et depuis les attentats de Paris, le 13 novembre, la France et ses alliés s’attaquent prioritairement à l’EI, reléguant au second plan un éventuel départ de Bachar Al-Assad.
Cela dit, le récent accord de l’ONU pour tenter de trouver une solution politique à la guerre civile en Syrie (qui dure depuis près de cinq ans) est une bonne nouvelle. Reste à voir si la pression sera assez forte pour imposer une paix durable en 2016 entre le gouvernement syrien (l’accord ne règle pas le sort de l’actuel président Al-Assad) et les groupes de l’opposition.
L’État islamique n’est toutefois pas inclus dans cet accord.
États-Unis: une présidence démocrate ou républicaine?
Qui succédera au président démocrate Barack Obama? Un démocrate ou un républicain? Nous le saurons au début de novembre, lors de l’élection présidentielle aux États-Unis.
Ce qui aura un impact important sur la géopolitique, l’économie et la finance dans le monde.
Par exemple, les républicains sont traditionnellement en faveur du libre-échange, en plus d’être des farouches partisans du secteur privé. Par contre, ils sont plutôt opposés aux traités internationaux qui ne sont pas des accords commerciaux, tels que celui conclu à Paris sur le climat, à la mi-décembre.
De leur côté, les démocrates sont davantage prêts des syndicats et protectionnistes. En revanche, ils sont en faveur du multilatéralisme, c’est-à-dire des initiatives qui nécessitent la collaboration de plusieurs pays. L’administration Obama a d’ailleurs signé l’accord de Paris sur les changements climatiques.
La décélération se poursuivra en Chine
À moins d’une surprise, la Chine devrait poursuivre sa décélération économique en 2016. Par exemple, le Fonds monétaire international prévoit que le PIB chinois croîtra de 6,3%. En 2015, l’économie devrait progresser de 6,9%, selon les estimations de l’Economist Intelligence Unit (EIU), une division du groupe The Economist.
Pourtant, de 1989 et 2014, le PIB chinois a bondi en moyenne de 9,1% par année, selon le National Bureau of Statistics of China. Mais que se passe-t-il avec l’économie chinoise? Le pays a trois problèmes structurels, selon une étude du Conference Board publiée en 2014 (The Long Soft Fall in Chinese Growth): la population chinoise diminue, le rendement de l’investissement décline, et la productivité chute.
Selon le Conference Board, la croissance du PIB chinois pourrait chuter à environ 4% par année après 2020.