L’assureur de Toronto a indiqué avoir réalisé un profit de 67 cents par action pour le trimestre terminé le 31 mars, en baisse de 1,04 $ par action, ou 623 M$, par rapport à celui de la même période un an plus tôt.
« Nous ne savions pas quand les marchés changeraient de trajectoire, ou ce qui les ferait changer de trajectoire », a observé le président et chef de la direction, Dean Connor, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, mercredi.
La pandémie a forcé la Sun Life, ainsi que tous les autres assureurs, à s’adapter rapidement à une population aux exigences très différentes, alors que plusieurs personnes ont été mises à pied ou ont vu leur rémunération diminuer.
Alors que les Canadiens étaient encouragés à se tenir à distance et à rester à la maison autant que possible, les médecins ont commencé à offrir des rendez-vous virtuels et les patients ont d reporter certains traitements pour des maladies non urgentes. Des dentistes, des chiropraticiens, des physiothérapeutes et d’autres professionnels de la santé ont fermé leurs bureaux.
« Nos clients ont plus que jamais besoin de nous », a estimé M. Connor.
La Sun Life a réagi en accordant des périodes de grâce pour le paiement et en offrant des crédits sur les primes de soins de santé non liés aux médicaments et les soins dentaires pour réduire les factures des entreprises canadiennes, qui sont déjà aux prises avec de faibles flux de trésorerie.
Elle a offert un crédit de 50 % par mois sur les primes dentaires payées et un crédit de 20 % pour les primes de soins de santé complémentaires non liés aux médicaments.
L’épidémie de la COVID-19 a eu un impact mitigé sur l’entreprise. Les souscriptions de produits d’assurance et de gestion de patrimoine individuelles du mois d’avril ont totalisé environ 80 % et 90 % de celles de l’année précédente, et ont été soutenues par des stratégies de rajustement de prix et des programmes de soins de santé virtuels qui, selon la Sun Life, se sont révélés populaires.
« Il y a souvent une précipitation à juger de la façon dont le monde sera changé de façon permanente. Au milieu de toutes les spéculations, il y a une chose que nous pensons être absolument vraie », a affirmé M. Connor. « L’accélération de tout ce qui est numérique, de la façon dont nous conseillons les clients à celle dont nous vendons nos produits, en passant par celle dont nous proposons des solutions, payons les réclamations et fournissons des services, sera un avantage permanent à la sortie de la crise. »
Le bénéfice sous-jacent de la Sun Life a augmenté de 7 % au cours du trimestre pour atteindre 770 M$, ou 1,31 $ par action. Cela se compare à un profit de 717 M$, ou 1,20 $ par action, au premier trimestre de 2019.
Mais il y a eu aussi des déclins. Les ventes du deuxième trimestre sont incertaines en raison des protocoles de quarantaine stricts affectant les ventes en personnes et de l’incapacité de prédire à quel moment les bureaux seront autorisés à rouvrir, ce qui devrait permettre à l’économie de rebondir.
« Il faut être réaliste, ce sera une année difficile pour les institutions financières et il y aura probablement des réductions des ventes, des primes et des niveaux de l’actif sous gestion, et des impacts sur le crédit », a estimé M. Connor.
Pour l’instant, la société s’efforce d’aider ses employés en Chine et au Vietnam à retourner progressivement dans leurs bureaux.
Environ 95 % de ses employés travaillent toujours à domicile, une transition qui a été rapide, car elle a été soutenue par 1200 ordinateurs portables que l’entreprise avait préparés « pour les mauvais jours », a expliqué M. Connor.