Question : Qu’en est-il de l’activité de fusions et d’acquisitions en 2012, après l’explosion d’OPAs de sociétés à petite capitalisation en 2011? Ces prises de contrôle tendent à propulser le rendement des actions.  

Martin Ferguson : En 2011, nous avons retiré huit sociétés du portefeuille à cause de prises de contrôle. En 2012, il y en a eu deux. La première était Neo Material Technologies, et l’autre Distinction Group.

Ted Whitehead : Deux sociétés qui viennent à l’esprit sont Neo Material Technologies et Progress Energy Resources

Stephen Arpin : Il est assez habituel que ces actions soient vendues à prime. Notre avoir Gennum Corp. l’a été au début de 2012 avec une prime massive. À la fin de l’année, C&C Energia a été rachetée par Pacific Rubiales Energy, également à prime. Il y a une prise de contrôle en cours en ce moment. Il s’agit d’Uranium One. La société d’uranium d’État russe ARMZ a offert de prendre le contrôle de la compagnie privée Uranium One à 2,86 $ l’action.

Q : Quelles sont les perspectives cette année quant au rythme des fusions et acquisitions?

SA : Le financement par endettement est disponible à des taux attrayants et, si l’on y ajoute une économie à faible croissance, cela veut dire que les sociétés vont rechercher les acquisitions. Toutefois, nous voyons que les acheteurs financés par capitaux propres ne sont pas aussi actifs qu’ils ne l’étaient auparavant, même si les possibilités de financement sont là. Ils semblent réticents à financer leurs achats souhaités aussi énergiquement qu’ils ne l’ont fait dans le passé.

MF : On tombe toujours sur des acheteurs stratégiques, et des sociétés achetant d’autres sociétés comparables. Mais on a moins d’achats effectués par des sociétés financières.

TW : Il y a plusieurs sociétés clairement candidates à des prises de contrôle dans l’univers des petites capitalisations, et certaines sociétés à grande capitalisation qui recherchent des acquisitions. Ce rythme pourrait s’accélérer en 2013.

Q : Le moment est venu de parler portefeuilles. Comment définissez-vous les petites capitalisations? Combien de noms avez-vous?

SA : Nous définissons les sociétés à petite capitalisation comme des sociétés qui ont un flottant boursier de 1,5 G$ ou moins au moment où nous achetons leur action. Nous avons 44 noms.

TW : Nous utilisons la formule BMO, qui actuellement établit une capitalisation boursière de moins de 1,7 G$. Notre éventail est de 60 à 100. Des 75 noms, 19 sont aux États-Unis.

MF : Notre définition est des trois quart du seuil fixé par BMO, soit actuellement 1,3 G$ au moment de l’achat de l’action. Il y a actuellement 57 titres dans le portefeuille. Nous le conservons entre 40 et 60 noms.

SA : Nos actifs dans AltaGas sont en diminution, parce que nous considérons l’action comme étant plutôt chère. Nous avons 23 % du portefeuille dans l’énergie. Nous avons 2,5 % dans Uranium One, qui est la cible d’une prise de contrôle. Nous avons récemment acheté la société d’exploitation d’uranium Denison Mines Corp, qui se négocie à un rabais significatif par rapport à sa valeur intrinsèque. Nous considérons que le prix actuellement faible de l’uranium ne peut pas durer, et que cette matière première devra se négocier à un prix plus élevé.

Notre plus grosse pondération énergétique est Paramount Resources. Elle est bien positionnée dans le Deep Basin en Alberta. Elle a des actifs attrayants, de bons rendements de ses liquides, surtout des condensats. Elle finira dans l’avenir par être productrice de gaz naturel à bas prix, avec un potentiel de croissance de l’entreprise. Les prix des condensats demeureront à prime par rapport aux prix WTI au Canada.

MF : Je détiens Paramount. Elle est gérée par la famille Riddell, qui est très investie dans la société et la dirige avec une vision à long terme.

Q : Et les matériaux? Ils représentaient 30,7 % de l’Indice BMO petites capitalisations à la fin de janvier.

TW : Le Fonds d’occasions de croissance Manuvie a 25 % dans les matériaux. Les avoirs en sont largement diversifiés dans plusieurs sous-groupes comme le papier et les produits forestiers, et les emballages.

SA : Le Fonds à petites capitalisations Beutel Goodman a 21 % dans les matériaux.

MF : J’en ai à peu près 9 %. Le problème est qu’une grosse partie du secteur relève de l’or. Je n’ai pas d’avoirs aurifères ni d’actions de métaux et de mines. Le lingot d’or apparaît relativement défraîchi.

TD : Oui. Plusieurs fonds de ressources naturelles ont été clos, et une grosse portion de leurs avoirs était investie dans l’or, qu’ils sont en train de vendre.

SA : Un facteur crucial est l’amélioration de l’économie américaine. Un gros problème historique des États-Unis est leur déficit énergétique, et ce déficit devrait se réduire.

TW : Nous avons réduit notre pondération aurifère dans le Fonds d’occasions de croissance Manuvie jusqu’à moins de 5 %, alors que pendant des années ce pourcentage était supérieur à 10 %. Une vente importante a été celle de Sunward Resources Ltd, qui prospecte l’or en Colombie.

SA : Nous avons énormément réduit notre pondération d’actions aurifères, qui était à un certain moment de plus de 10 %. Nous avons réduit notre position dans Allied Nevada Gold Corp après que la société a atteint le prix que nous ciblions en automne. Elle demeure une pondération importante dans le portefeuille.