Question : Penchons-nous donc sur les compagnies d’emballage, pour lesquelles vous avez tous une préférence.

Stephen Arpin : Nos principaux avoirs sont CCL Industries et Winpak. Nous avons ces deux compagnies depuis des années.

Martin Ferguson : Nous avons Winpak.

Ted Whitehead : Nous avons CCL.

SA : CCL fabrique des étiquettes pour les producteurs mondiaux de marques de sociétés de consommation. Winpak est spécialisée dans l’emballage alimentaire. Ces sociétés ont une croissance relativement lente, mais cette activité génère de bons résultats, qui sont supérieurs au coût du capital de ces compagnies. Ces deux titres sont bon marché, autant au niveau des normes historiques que des évaluations auxquelles ces types d’entreprises ont été achetées.

MF : Je détiens Winpak depuis longtemps. Elle se concentre sur les plastiques, domaine qui gagne des parts de marché comparativement aux autres formes d’emballage alimentaire. L’alimentaire est essentiellement une activité non cyclique. Winpak fait preuve de bonne gouvernance. Son actionnaire majoritaire est Wihuri Oy de Finlande. Les finances de Winpak sont robustes, et elle est forte sur le plan opérationnel avec une évaluation attrayante.

TW : Nous détenons CCL depuis longtemps. Elle est sur le point de faire une acquisition. Cela est de nature à accroître son volume d’affaires, et l’estimation de ses bénéfices s’en trouve en hausse.

SA : CCL est en train d’acheter la compagnie d’étiquetage Avery Dennison. Le prix de cette acquisition est intéressant. Le marché auquel s’adresse CCL en dernier lieu est plus sensible à l’économie que celui de Winpak.

TW : Nous avons aussi ajouté plusieurs noms américains liés à l’industrie de l’emballage. Il s’agit d’Owens-Illinois et Rock-Tenn.

Q : Tournons-nous à présent vers les valeurs industrielles, qui représentent 10,9 % de l’Indice BMO des actions à faible capitalisation à la fin janvier.

TW : Nous avons un peu plus de 15 % dans ce secteur. Nous avons des noms dans le domaine de l’aérospatiale. Il y a Bombardier, qui est plus une action à capitalisation moyenne. Il y a aussi Triumph Group TGI , fournisseur américain de l’industrie aérospatiale. Black Diamond Group continue à être le plus grand avoir de ce fonds. Elle fabrique des maisons portatives et logements mobiles pour les industries énergétique et minière. Elle a récemment percé en Australie grâce à une acquisition.

MF : Nous surpondérons les valeurs industrielles avec 22 %, soit le double de l’indice. Les trois principales pondérations sont Stantec, Nu Flyer Industries et Newalta. Cette dernière est un ajout assez récent au portefeuille. Elle a des exploitations dans tout le Canada qui traitent les déchets industriels et ceux des champs pétrolifères. Son domaine de croissance est sa division sur le terrain. Nous apprécions ces compagnies parce qu’elles créent de la valeur et qu’elles ont de fortes barrières à l’entrée.

SA : Nous sous-pondérons les titres de valeurs industrielles. Notre avoir principal est WestJet Airlines. Nous l’avons depuis longtemps.

TW : J’ai aussi ce nom.

Q: C’est un titre qui s’est bien comporté.

SA : Les compagnies aériennes sont connues pour détruire la valeur. Les seuls cas où cela ne se produit pas est lorsqu’elles ont des coûts modiques. WestJet est une société à coûts modiques. Elle a un avantage de coûts d’à peu près 30 % par rapport à Air Canada. WestJet est en train de monter une compagnie aérienne régionale, ce qui représente une énorme occasion pour cette société. Elle est douée pour stimuler la demande dans de nouveaux domaines. L’évaluation de cette action a augmenté, mais nous ne l’avons pas vendue. Cette compagnie dégage un rendement élevé de ses capitaux propres.

TW : Pour revenir à ce que nous recherchons, WestJet a réussi à dépasser les attentes des analystes.

MF : En somme, le secteur canadien des sociétés industrielles à petite capitalisation recèle de nombreuses compagnies qui produisent de la richesse dans leur propre créneau, et qui relèvent davantage de l’économie nord-américaine que de l’économie mondiale. Ces actions se sont bien comportées en 2012, avec des signes de reprise de l’économie américaine.

TW : Le secteur industriel de l’Indice des actions à faible capitalisation BMO a affiché un rendement total de 18,8 % en 2012.

Q : C’est le moment d’examiner le secteur de la consommation discrétionnaire, qui représente 11,8 % de l’Indice des actions à faible capitalisation BMO à la fin janvier. Ce secteur a enregistré un rendement total de 17,3 % en 2012.

SA : Le Fonds à petite capitalisation Beutel Goodman alloue 18 % à ce secteur. Notre principale pondération est toujours Quebecor. Elle figure parmi les meilleures entreprises de câblodistribution de toute l’Amérique du Nord. Linamar continue aussi d’être l’un de nos 10 avoirs principaux. Ce fabricant de pièces automobiles profitera du regain de santé des trois grandes firmes automobiles. C’est un avoir de longue date.

TW : Nous possédons aussi Linamar depuis longtemps. Dans ce secteur, nous avons un peu plus de 6 % et Linamar en constitue la moitié.

SA : Uni-Select est un distributeur de pièces automobiles qui est également l’un des 10 avoirs principaux du Fonds à petite capitalisation Beutel Goodman.

MF : J’ai réduit ma position dans Uni-Select. Cette société ne s’est pas comportée selon nos attentes. Elle a perdu une petite part de marché et ses données fondamentales se détériorent. C’est toujours une compagnie qui créé de la richesse, mais nous avons trouvé d’autres occasions ailleurs.

SA : Historiquement, Uni-Select est une compagnie bien gérée. Nous n’avons pas diminué notre position. Nous craignons pour sa compétitivité aussi, mais nous espérons qu’elle parviendra à améliorer ses coûts.

MF : Nous avons une pondération de 4,4 % dans les actions de consommation discrétionnaire. Notre avoir principal est le Groupe d’alimentation MTY. C’est un franchiseur et exploitant de restaurants à service rapide sous une trentaine de bannières différentes. Elle se targue d’un excellent modèle d’entreprise. MTY gagne des redevances pour chaque dollar de revenu qui passe par les restaurants.

Q : Pour finir, nous devrions parler de vos avoirs dans le secteur financier. Il a enregistré un rendement total de 17,9 % en 2012 et représentait 12,8 % de l’Indice des actions à faible capitalisation BMO en fin janvier. Vous conservez tous les trois vos principaux avoirs dans ce secteur depuis pas mal de temps et surpondérez tous les services financiers.

TW : Nous avons une légère surpondération. Notre avoir principal est Morguard, une compagnie d’immobilier qui a des propriétés au Canada et aux États-Unis. Ce titre s’est avéré gagnant pour nous. Nous l’avons acheté il y a bien des années. Nous avons aussi Morguard Real Estate Investmement Trust. Nos autres avoirs sont Intact Corporation financière ITC , une compagnie d’assurance multirisques et Home Capital Group Inc, un fournisseur de solutions de rechange en prêts hypothécaires.

MF : Le secteur financier est notre pondération sectorielle la plus importante en portefeuille, avec près de 27 %. Notre plus grand avoir est Home Capital Group, suivie de Canadian Western Bank et Equitable Group, un autre fournisseur de solutions de rechange en prêts hypothécaires.

SA : Nous avons 16,8 % dans les services financiers. Nos plus grand avoirs sont Intact, l’Industrielle Alliance Assurance et Services financiers et Equitable. Intact est un chef de file au Canada. C’est une compagnie d’assurance multirisques bien gérée qui a réussi à faire plusieurs acquisitions et à consolider ses activités. L’Industrielle Alliance est une compagnie d’assurance-vie québécoise soumise à une pression énorme à cause de la faiblesse des taux d’intérêt. Elle n’exploite qu’au Canada et a su développer ses activités et accroître sa part de marché.

MF : Les fournisseurs de solutions de rechange en matière de prêts hypothécaires fonctionnent dans un domaine que les grandes banques ont essentiellement délaissé. Ces sociétés de prêts sont attrayantes car elles ont de bons ratios du capital, des critères de prêts sévères, un rendement élevé de leurs capitaux propres et se négocient à de faibles ratios cours-bénéfices. Ce sont des compagnies qui créent de la richesse.

SA : Elles bénéficient aussi du fait que plusieurs de leurs rivales se sont retirées de ce domaine d’activité après la crise financière de 2008.