On sait qu’une de fois de plus elle ne touchera pas aux taux d’intérêt en vigueur actuellement. Toutefois, elle pourrait faire un pas dans cette direction en modifiant quelque peu le texte du communiqué qui accompagnera l’annonce de sa décision.
La Fed a réitéré toute l’année dans ses communiqués que le taux directeur allait demeurer à zéro durant une période de temps considérable. Les observateurs de la Fed se demandent maintenant si à la suite de sa 8e et dernière réunion de 2014 elle modifiera ses propos.
Le simple fait d’enlever ou de modifier quelques mots au communiqué peut sembler pour plusieurs sans grande importance. Mais dans les faits ça ne l’est pas, du moins pour les participants aux marchés financiers. Tous s’entendent pour dire que la gestion de la politique monétaire par la Fed a été l’élément catalyseur de la hausse des marchés boursiers depuis cinq ans. La moindre indication qu’elle devient moins accommodante risquerait sûrement d’inquiéter les marchés.
Par ailleurs, comme il le fallait bien, la Fed a entrepris de normaliser sa politique monétaire cette année en mettent fin à ses mesures d’assouplissement quantitatif par lesquelles elle achetait chaque mois de grandes quantités d’obligations du gouvernement et de titres adossés à des créances. Les marchés boursiers ont bien encaissé le coup.
Divergence au sein de la Fed
Il est probable que la Fed soit maintenant prête à faire un pas de plus en enlevant de son communiqué le bout de phrase mentionnant la période de temps considérable, croit François Dupuis, économiste en chef chez Desjardins.
De nouvelles statistiques économiques viennent confirmer la robustesse de la reprise américaine. La production industrielle a bondi de 1,3% en novembre, et le taux d’utilisation des capacités industrielles est passé de 79,3% à 80,1%, note l’économiste de Desjardins.
«L’utilisation plus grande des capacités industrielles est une raison de plus pour que la Fed commence à préparer les marchés à une éventuelle hausse des taux directeurs en 2015», dit-il. Cela dit, force est de constater qu’il n’y a pas de pression à la hausse sur le taux d’inflation qui pourrait inciter la Fed à resserrer les conditions de crédit.
Chez les membres de la Fed, il semble y avoir une certaine divergence d’opinion quant à la formulation du prochain communiqué.
Récemment, le vice-président de la Fed, Stanley Fischer, disait que la banque centrale était plus près de modifier le passage «période de temps considérable» qu’elle ne l’était il y a quelques mois. Mais son collègue John Williams, président de la Fed de San Francisco, s’est alors empressé de lui signifier qu’il n’était pas favorable à cette idée.
Plusieurs participants aux marchés boursiers se précipiteront sûrement pour voir si ces quelques mots feront toujours partie du communiqué lorsqu’il sera publié mercredi après-midi à 14h. La direction des marchés en cette fin d’année boursière pourrait bien en dépendre.