Selon un sondage réalisé par Bloomberg, les analystes prévoient que la banque centrale maintiendra son taux directeur au niveau actuel de 1% jusqu’au troisième trimestre de l’année prochaine.

C’est deux trimestres plus tard que ce qu’anticipaient les prévisionnistes lors du sondage réalisé le mois dernier, et le délai le plus éloigné depuis novembre 2011, signale Bloomberg.

Mark Carney, le patron de la Banque du Canada qui cèdera son poste pour diriger la Banque d’Angleterre en juillet prochain, a indiqué le 6 mars que les taux d’intérêt demeureront bas pendant «un certain temps», tout en réitérant son intention de resserrer les conditions de crédit lorsque le contexte économique le permettra.

«Comme l’économie canadienne continue d’afficher des capacités inutilisées, que les perspectives en matière d’inflation sont modérées et que l’évolution des déséquilibres dans le secteur des ménages est plus constructive, la détente monétaire considérable en place actuellement demeurera probablement appropriée pendant un certain temps, après quoi une réduction modeste sera probablement nécessaire, de façon à atteindre la cible d’inflation de 2 %», avait mentionné la Banque dans son communiqué.

Benoit P. Durocher, économiste de Desjardins, avait indiqué dans la foulée de la décision de la Banque du Canada qu’il n’anticipait pas un resserrement des conditions de crédit avant la fin d’année prochaine. «Compte tenu des nombreuses difficultés économiques, nous sommes d’avis que la Banque du Canada devra patienter au moins jusqu’à la fin de 2014 avant de procéder à une hausse de ses taux directeurs.» Selon lui, le Rapport sur la politique monétaire qui sera publié en avril pourrait comporter «un autre adoucissement dans le discours et, possiblement, une disparition de la référence aux hausses éventuelles de taux directeurs».

Les économistes sondés par Bloomberg ont également réduit leurs prévisions de croissance pour l’économie canadienne. La 11e économie du monde devrait croître de 1,6% en 2013, à un rythme moindre que la croissance de 1,8% prévue le mois dernier et à une vitesse bien inférieur à celle de 2% prévue par les dirigeants de la banque centrale en janvier.