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Au Canada, le poids de l’investissement d’impact était estimé à 14 milliards de dollars (G$) en 2023, selon l’Association pour l’investissement responsable. Ce montant a augmenté de 54 % en 10 ans. Si la croissance se poursuit à ce rythme, l’actif sous gestion total pourrait atteindre 46 G$ au pays d’ici 2030.

Cependant, pour que ces promesses se concrétisent, il faut lever plusieurs obstacles, soulève le Groupe de travail canadien sur l’investissement d’impact (GTCII), qui a publié un rapport sur le sujet à l’occasion du 4e Sommet de la finance durable, à Montréal.

L’étude, réalisée par Quinn+Partners, émet 18 recommandations à l’intention des investisseurs, des gestionnaires d’actifs et des épargnants en vue de tripler l’investissement d’impact d’ici 2030.

Augmenter la compréhension

Ces recommandations s’articulent autour de 5 axes :

  1. Clarifier les principes de l’investissement d’impact afin d’élargir l’adhésion et l’engagement des détenteurs d’actifs et des épargnants ;
  2. Augmenter et diversifier l’offre de produits et les opportunités d’investissements d’impact au Canada ;
  3. Accroître les efforts en matière d’éducation, de sensibilisation et de formation ;
  4. Accélérer la mise en commun des connaissances et des expertises ;
  5. Encourager la mise en place de politiques favorisant l’investissement d’impact.

La croissance de l’investissement d’impact passe par le développement d’une meilleure compréhension des principes et de l’impact positif des investissements pour la transformation vers une économie durable, estime le groupe de travail.

« Si on veut financer le changement, ça commence par les valeurs portées par les propriétaires d’actifs et les épargnants, qu’il s’agisse de fonds de pension, d’investisseurs privés, d’assureurs ou même des particuliers qui choisissent où placer leur argent », dit Stéphan Morency, vice-président exécutif Initiatives stratégiques de Fondaction, créateur du GTCII.

Toute la communauté financière doit se mobiliser pour contribuer au mouvement, ajoute Sophie Cousineau, directrice, Développement durable de Power Sustainable, l’un des 11 membres du groupe.

Viser les propriétaires d’actifs

Il y a de la place pour la croissance pour l’investissement d’impact, en particulier chez les fonds de dotation, les family offices, les fondations, les fonds publics et les fonds de pension, car beaucoup de ces propriétaires d’actifs ne font pas d’investissements d’impact, souligne le rapport. Or, ces organisations cherchent de plus en plus à utiliser leur capital pour obtenir des résultats sociaux et environnementaux positifs, en plus des rendements financiers.

Les propriétaires d’actifs subissent également la pression de leurs bénéficiaires pour réévaluer leurs stratégies d’investissement et à redéployer leur capital en vue de créer de la valeur à long terme. On remarque également un meilleur alignement du secteur sur les principes de l’investissement d’impact. Autant de facteurs qui, conjugués, créent un momentum favorable pour l’investissement d’impact.