« Les positions des investisseurs deviennent de plus en plus concentrées puisqu’ils ont tendance à ne pas les rééquilibrer », a-t-il prévenu lors de son passage à Inside ETF une conférence qui se tient cette semaine en Floride et à laquelle Investment Executive* assiste.
Selon l’économiste, en ne rééquilibrant pas leur portefeuille, les investisseurs ne saisissent pas l’opportunité d’acheter des titres provenant de secteurs sous-évalués et demeurent surexposés dans des secteurs qui deviennent, avec le temps, vulnérables à des corrections.
Vanguard a commandité une recherche qui démontre qu’un conseiller peut ajouter jusqu’à 3 % au rendement annuel du portefeuille d’un client en maximisant les bonnes pratiques de planification financière comme une bonne allocation d’actif, un contrôle des frais et la surveillance des biais de finance comportementale.
Un rééquilibrage du portefeuille doit en fait être complété lorsque l’investisseur risque d’en avoir le moins envie, soit quand les nouvelles provenant d’une région sont les moins bonnes. Par exemple, l’investisseur ne doit pas se laisser démoraliser par les mauvaises nouvelles qu’ils voient dans les médias et profiter d’une période de baisse pour faire des achats de titre à bon prix.
« Il est important de regarder les évaluations et le prix qu’on paie pour la croissance », a souligné Joe Davis.
Déflation sur les radars
Au-delà d’une mauvaise allocation d’actifs et d’une surexposition au marché américain, les investisseurs devraient surtout craindre la déflation qui est, selon Joe Davis, le principal risque auquel fait actuellement face l’économie mondiale.
« Durant la prochaine décennie, toutes les économies dans le monde vivront des croissances inférieures à celles qu’elles ont eu durant les 10 dernières années, prédit Joe Davis. La faible croissance sera la tendance la plus importante de la prochaine décennie et aura des implications profondes quant aux taux d’intérêt et aux marchés boursiers en plus d’avoir un impact sur la politique.»
Selon Joe Davis, la croissance dans les pays développés et dans les marchés émergents sera plus lente et pourrait même ralentir encore plus dans le futur: « Si c’est le futur, la catégorie d’actifs qui performera le mieux pourrait bien être une obligation de 35 ans.»
Il rappelle que le Japon a connu une croissance tiède accompagnée d’un peu de déflation depuis les trente dernières années. L’Europe serait à risque de se retrouver dans la même situation et la Chine se rapproche toujours plus d’une croissance annuelle de 5 % alors qu’elle atteignait encore récemment les 7 % par année.
En 2015, les États-Unis devraient connaître une croissance annuelle de 3 % alors que l’économie local démontre sa robustesse, tant au niveau de la confiance que de la création d’emplois, la plus substantielle depuis 2008.
« Une question demeure: est-ce que l’économie américaine peut demeurer robuste dans un monde où l’Europe et le Japon risquent de faire face à la stagnation et ne pas augmenter leurs taux d’intérêt pour près d’une décennie », demande Joe Davis.
Pour les cinq prochaines années, l’économiste prévoit des rendements modestes de 3 à 6 % pour les portefeuilles équilibrés comprenant 60 % d’actions et 40 % d’obligations. En comparaison, des portefeuilles semblables ont rapporté 7,3 % en 2014 et 9,8 % durant les trente dernières années.
*Investment Executive est la publication soeur torontoise de Finance et Investissement