Tel que promis en campagne électorale, Donald Trump entend revoir l’ensemble de ces lois financières promulguées sous l’ère de l’administration Obama à la suite de la crise financière de 2008. « Aujourd’hui, nous signons les principes fondamentaux de la réglementation du système financier américain, a déclaré le président Trump, au moment d’apposer sa signature sur les deux décrets. Difficile de faire un truc plus important que ça, hein ? », a cité LeMonde.fr.
Si les milieux financiers new-yorkais paraissent accueillir plutôt positivement la volonté exprimée par Donald Trump de réduire l’encadrement réglementaire, au Canada, la signature de ces décrets est accueillie avec prudence.
« Dodd-Frank est un énorme ensemble de dispositions législatives qui modifient des centaines de lois et de règlements ou qui introduisent de nouvelles règles. Le décret exige simplement du secrétaire du Trésor de revoir la législation, mais ne donne aucune indication sur les changements envisagés. Donc, pour le moment, nous ne pouvons même pas spéculer sur l’impact potentiel que cela pourrait avoir sur les banques canadiennes », a réagi par courriel Biliana Necheva, spécialiste des communications pour l’Association des banquiers canadiens, questionnée sur le sujet.
« Pour le moment, il s’agit davantage d’une volonté de réexaminer ces éléments de la réglementation américaine. Il faudra voir ce que cela donnera et il est donc trop tôt pour commenter plus à fond », a pour sa part indiqué Sylvain Théberge, directeur des relations médias de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
La réforme mise en place par l’administration Obama a notamment mené à la création d’une agence de protection des consommateurs (CFPB). Elle impose également aux banques le maintien d’un niveau minimal de capitaux de manière à prévenir leur surendettement, et limite certaines formes d’investissements spéculatifs. Quant à la règle fiduciaire visée par le second décret, elle a pour but de forcer les professionnels de la finance à agir dans l’intérêt de leurs clients lors de la prestation de conseils sur des placements.
« Le premier décret donne cent vingt jours au secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, pour faire des recommandations dans l’objectif d’amender cette loi, dont le but était de renforcer la stabilité du secteur financier. Mais, in fine, toute abrogation substantielle de la loi nécessitera l’accord du Congrès », explique LeMonde.fr.