L’inflation annuelle au pays a atteint 3,4 % en décembre, marquant un autre obstacle sur le chemin du retour à la stabilité des prix pour la banque centrale. Au Québec, l’Indice des prix à la consommation a augmenté de 4 %.
Statistique Canada a publié mardi son rapport sur l’Indice des prix à la consommation, montrant une accélération de l’inflation par rapport au niveau de 3,1 % en novembre au pays, en grande partie à cause d’une baisse plus forte des prix de l’essence il y a un an par rapport au mois dernier.
Les économistes s’attendaient largement à cette hausse en raison d’un effet de glissement annuel, qui fait référence à la façon dont l’évolution des prix d’il y a un an affecte le calcul de l’inflation globale.
Mais avec certaines mesures fondamentales de l’inflation également en hausse, le rapport de mardi renforce la perspective selon laquelle la Banque du Canada ne sera pas pressée de réduire les taux d’intérêt.
« Si vous cherchez des données indiquant qu’une baisse des taux est imminente, ce n’est pas cela. Le rapport sur l’inflation de décembre souligne que le dernier kilomètre pour ramener l’inflation à 2 % est le plus difficile », a écrit Leslie Preston, directeur général et économiste principal chez TD.
En décembre, les prix des produits d’épicerie ont augmenté de 4,7 % par rapport à l’année dernière, correspondant au rythme d’augmentation de novembre.
Alors que décembre marque le dernier mois de l’année, Statistique Canada affirme que l’inflation annuelle moyenne pour 2023 était de 3,9 %. Il s’agit d’un ralentissement par rapport au sommet en 40 ans de 6,8 % atteint en 2022.
La croissance des prix en 2023 a ralenti dans six des huit composantes de l’indice des prix à la consommation par rapport à l’année précédente.
Alors que la Banque du Canada se prépare à une annonce sur les taux d’intérêt la semaine prochaine, elle accordera une attention particulière aux mesures fondamentales de l’inflation, qui l’aident à comprendre la volatilité des mouvements de prix. Ces mesures annuelles ne se sont pas assouplies le mois dernier.
On s’attend généralement à ce que la Banque du Canada continue de maintenir son taux d’intérêt directeur à 5 %, la plupart des économistes étant convaincus que les taux d’intérêt sont suffisamment élevés pour juguler l’inflation.
Toutefois, le calendrier de la première baisse des taux d’intérêt devrait dépendre de la rapidité avec laquelle l’inflation chutera et de l’ampleur du ralentissement de l’économie cette année.
Tu Nguyen, économiste au sein du cabinet de fiscalité et de conseil RSM Canada, estime toujours que la Banque du Canada devrait bientôt réduire les taux d’intérêt, étant donné que le logement est désormais le principal moteur de l’inflation.
« L’inflation du logement est causée par la hausse des loyers, que la banque ne peut pas contrôler, car il s’agit d’un problème de pénurie de logements dans tout le pays. L’autre partie de l’inflation du logement provient des paiements d’intérêts hypothécaires. Et cela est directement causé par la politique monétaire », soutient-elle.
Le principal contributeur à la hausse des prix entre décembre 2022 et décembre 2023 a été les charges d’intérêts hypothécaires, suivies par les loyers.
Dans l’ensemble, les frais de logement ont augmenté de 6 % par rapport à il y a un an.
Quant aux prix des loyers, ils ont continué de progresser en décembre, de 7,7 % d’une année à l’autre, après avoir enregistré une augmentation de 7,4 % en novembre. La hausse au Québec a été mesurée à 6,8 % par Statistique Canada.
L’augmentation des tarifs aériens a été notoire, ayant bondi de 31,1 % d’un mois à l’autre en décembre. Les prix du mazout et des véhicules automobiles ont aussi contribué à la progression.
De décembre 2022 au mois dernier, l’Indice des prix à la consommation a augmenté de 3,4 % en Ontario, de 2,9 % au Nouveau-Brunswick, de 3,6 % en Nouvelle-Écosse et de 2,6 % à l’Île-du-Prince-Édouard.