Trois mois après le début de la pandémie, l’annonce faite vendredi par le ministre des Finances du Québec sur la situation financière de la province a suscité des réactions mitigées au sein du monde économique et politique. Si la plupart sont positives, des critiques se sont tout de même fait entendre.
Alors que le ministre Eric Girard affirmait que « la force de l’économie [québécoise] et la solidité de [ses] finances publiques avant la crise » lui avaient « permis d’agir rapidement et de mettre en place des mesures exceptionnelles pour soutenir les Québécois et les entreprises » en vue de favoriser la relance économique, l’Association des économistes québécois (AEQ)se montre plus prudente dans son analyse de la situation.
Dans un communiqué diffusé vendredi, elle réclame « de la transparence pour aborder l’avenir avec confiance ». Si elle dit apprécier que le ministre des Finances ait mis à jour ses données économiques et budgétaires pour l’exercice en cours, l’AEQ met néanmoins en doute la prévision anticipée d’un retour à l’équilibre budgétaire dans cinq ans.
« Cette cible nous paraît très ambitieuse et il faudra voir les actions qui seront mises en place pour l’atteindre [ainsi que] les effets de facteurs exogènes liés à la pandémie avant de porter un jugement plus éclairé sur ces hypothèses », indique-t-elle.
Compte tenu de l’ampleur de la crise, le Québec « s’en tire plutôt bien », conclut-elle. Elle estime toutefois que le plus difficile est à venir et que « l’objectif d’une croissance économique réelle de 2 % à moyen terme reste un grand défi ».
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) se dit elle aussi satisfaite de l’annonce d’Eric Girard. « La crise actuelle est historique. Les dirigeants de PME n’aiment pas les budgets déficitaires, mais dans des situations exceptionnelles comme celle-ci, des actions étaient et sont toujours nécessaires. Il sera primordial d’établir un plan de retour à l’équilibre budgétaire. Le ministre exclut toute augmentation de taxes et d’impôts. C’est la bonne avenue à prendre, car nous avons besoin de stimuler la consommation de la population et la productivité de nos entreprises sans leur ajouter des freins supplémentaires », commente François Vincent, vice-président Québec de la FCEI.
Au passage, celui-ci rappelle que les PME québécoises contribuent à hauteur de 30 % du produit intérieur brut de la province et y assurent 70 % de l’emploi total.
Les mesures d’aide insuffisantes?
Même son de cloche du côté de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), qui « prend acte du nouveau portrait économique des finances publiques québécoises et constate l’engagement maintenu par le gouvernement de ne pas hausser les impôts et les taxes dans ce contexte, pour donner toutes les conditions gagnantes à l’attrait des investissements privés et au retour du niveau de confiance des consommateurs ».
Québec devra impérativement…
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