Christophe Walker, l’un des responsables de la Réserve fédérale (Fed) estime qu’il faudrait effectuer plusieurs hausses de taux d’un demi-point d’ici fin 2022 pour arriver à une inflation proche de 2 % avant la fin de l’année. Selon lui, il est possible de procéder ainsi sans faire grimper le taux de chômage.
« Je suis favorable à un resserrement de 50 points de base supplémentaires au cours de plusieurs réunions. Je ne retirerai pas de la table les hausses de 50 points de base tant que je n’aurai pas vu l’inflation se rapprocher de notre objectif de 2% », a-t-il ainsi affirmé lors d’un discours virtuel devant l’Université Goethe de Francfort, en Allemagne, selon l’AFP.
Pour rappel, la Fed procède habituelle à des hausses de quart de point de pourcentage. Elle a toutefois eu recours à une hausse de 50 points de base début mai, pour la première fois depuis 22 ans pour tenter de calmer l’inflation.
Dans sa montée de taux agressive, Christophe Walker rejoint les attentes des marchés qui évoquent des taux en hausse de 2,5 points au total sur l’année. Une telle décision permettrait, selon lui, de réduire « la demande de produits et de main-d’œuvre et de [l’aligner] davantage sur l’offre, ce qui [aiderait] ainsi à maîtriser l’inflation ».
Selon lui, cela ne porterait pas atteinte à « l’atterrissage en douceur » promis par Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine.
Quant aux craintes de voir l’économie américaine entrer en récession en raison de la baisse du PIB au 1er trimestre, il estime que ces dernières sont pessimistes. Selon lui, cette contraction « était due à des fluctuations dans deux catégories volatiles, les stocks et les exportations nettes ». Il ne s’attend d’ailleurs pas à « ce qu’elles se reproduisent ».
La Fed privilégie l’indice PCE, qui a montré une inflation de 6,3% sur un an en avril, moins forte que les 6,6% de mars. Sur un mois, le ralentissement est encore plus marqué, à 0,2% contre 0,9%.