Dans un communiqué, il note plusieurs éléments qui atténuent les propos de la BRI émis dans son rapport trimestriel, en commençant par le grand responsable de ladite crise: l’importance du crédit privé dans l’économie canadienne.
Sa première mise en perspective concerne l’évaluation du ratio du crédit par rapport au produit intérieur brut (PIB) à long terme, l’un des facteurs de risque où le Canada affichait une piètre performance. Dans la structure financière canadienne, «le crédit privé comprend les sociétés d’État, qui répondent de la capacité à payer des gouvernements provinciaux ou fédéral», mentionne Stéfane Marion.
Il rappelle que la Banque du Canada ne tiendrait pas compte des prêts entre sociétés affiliées puisque ceux-ci ne sont pas accordés par une institution financière. «Ces ajustements à eux seuls réduisent le ratio crédit/PIB du Canada de 213% à un niveau beaucoup moins menaçant de 170%», démontre-t-il.
L’économiste en chef de la Banque Nationale met en garde contre la méthodologie utilisée par la Banque des règlements internationaux. Il dénonce le fait que la démographie et la structure du marché du travail, deux éléments clés selon lui pour «évaluer la viabilité à long terme d’un système bancaire national», n’ont pas été considérées dans leurs calculs.
Ce non-sens est d’autant plus flagrant puisqu’en 2017, l’emploi au Canada a connu sa plus importante croissance des 15 dernières années, le plaçant au deuxième rang parmi les pays de l’OCDE avec un taux de 62%. «Pendant ce temps, le rapport de la BRI suggère que tout va bien en Italie et en Espagne où moins de 40% de la population est employée», s’étonne Stéfane Marion.