Des licenciements collectifs en série et des fermetures d’entreprises à la chaîne pourraient ainsi plomber le projet gouvernemental attendu de relance économique. La saignée amorcée au printemps n’est peut-être pas terminée.
En ce cas, l’aide de l’État sera plus que jamais réclamée. L’impact sur les finances publiques, déjà mises à mal par la première vague, sera non négligeable, au moment où les réserves monétaires ne sont plus ce qu’elles étaient au printemps.
Malgré cela, optimiste, le ministre de l’Emploi, Jean Boulet, qui est membre du comité des priorités de la relance économique, soutient que le gouvernement est prêt à toute éventualité.
« On a des plans pour faire face à toute hypothèse », a-t-il assuré jeudi, en conférence de presse sur un autre sujet.
Mais il ne cache pas que l’automne pourrait être difficile, tant pour la santé de l’économie que celle des finances publiques.
« Est-ce qu’il y aura des licenciements collectifs? Oui », a répondu le ministre, alors qu’il était questionné sur ce qu’il anticipait à l’automne, en cas de forte deuxième vague.
Il faut s’attendre à voir des entreprises fermer leurs portes, surtout dans certains secteurs plus vulnérables. Parmi ceux-ci: l’hébergement, la restauration, le tourisme, la culture, certains pans du commerce de détail et le secteur de l’aéronautique, énumère le ministre.
Paradoxe: certains secteurs d’activité « vont demeurer affectés beaucoup plus longtemps et d’autres secteurs sont en effervescence », relate-t-il.
On devrait donc assister à un phénomène étrange, alors que vont se côtoyer des pertes d’emplois et des pénuries de main-d’œuvre, selon le secteur observé.
Depuis le début de la pandémie, le Québec a perdu 830 000 emplois, et il reste 250 000 emplois à récupérer, a calculé le ministre Boulet.
Avant l’arrivée du virus, le Québec connaissait pratiquement une situation de plein emploi, tandis que le taux de chômage frôle actuellement les 9,5 %.
Mesures extraordinaires
Si le virus fait des ravages dans les prochains mois, il causera aussi encore plus de dommages au trésor public.
« Il va falloir prendre des mesures extraordinaires, en fonction de la situation », admet le ministre Boulet, en rappelant que, pour le gouvernement, « les capacités financières (sont) beaucoup plus limitées » qu’elles pouvaient l’être le printemps dernier.
La première vague de coronavirus aura grugé quelque 6,6 milliards de dollars (G$) de fonds publics, dans les coffres du Québec.
En juin, en évaluant le déficit annuel du Québec à 14,9 G$, le ministre des Finances, Eric Girard, annonçait qu’il mettait de côté une provision de 4 G$ pour compenser l’impact d’une éventuelle deuxième vague qui déferlerait sur le Québec.
Le ministre Boulet a dit que le gouvernement serait là pour aider les personnes ayant perdu leur emploi.