Ceux qui croyaient que la flambée boursière causée par la victoire de Donald Trump allait rapidement s’estomper ont certainement raté une belle occasion de voir croître leur portefeuille.
Durant les six premiers mois de l’année, les indices américains et internationaux ont procuré, encore une fois, d’excellents rendements, soit 8,9 % pour le S&P 500 et 12,2 % pour le MSCI EAFE (en dollars US). Cet indice regroupe 21 pays, principalement en Europe.
Quant aux pays émergents, les bourses qui avaient été ébranlées par l’élection américaine ont connu un fort rebond, si bien que l’indice MSCI EMERGING est en hausse de 17,3 % depuis le début de l’année.
Il n’y a que l’indice canadien S&P/TSX qui a trainé de la patte, terminant le semestre sensiblement à son niveau de départ. La faiblesse du prix du pétrole et de certaines matières premières, ont fait craindre à nouveau pour l’économie canadienne.
Mais pour les prochains six mois, bien que la majorité des stratèges demeurent confiants, certains indicateurs pointent vers une situation certainement plus difficile. Entre autres, sur le marché boursier américain, on retrouve une combinaison dangereuse, soit une évaluation élevée jumelée à une volatilité très basse, selon Mark Lin, co-fondateur et directeur des investissements chez Applied Research, une firme de gestion récemment créée à Montréal.
Ce phénomène se mesure par le ratio du cours/bénéfices du S&P 500 sur le VIX (S&P P/E-to-VIX ratio). « Lorsque ce ratio est élevé, il indique que l’euphorie dans le marché est très grande, ce qui n’est certainement pas une situation idéale », dit Mark Lin. Le S&P P/E-to-VIX ratio est actuellement au-dessus de 2, soit son plus haut niveau depuis 1994.
Si la mesure de l’euphorie est importante, c’est que le marché boursier est reconnu pour changer de direction au moment souvent le plus inattendu. Les bull markets se terminent généralement lorsque l’euphorie est à son paroxysme.
Pour l’instant la majorité des stratèges de Wall Street demeurent positifs. Selon une enquête menée par CNBC auprès de 23 stratèges de grandes firmes, 64 % d’entre eux prédisent que le S&P 500 va monter d’au moins 5 % d’ici la fin de l’année, et 22 % prévoient une hausse inférieure à 5 %. Seulement 14 % de ces stratèges prévoient que l’indice baissera durant cette période. La plupart d’entre eux pensent que c’est le secteur financier qui sera le plus performant.
Les marchés boursiers sont demeurés sereins malgré les débuts chaotiques de la nouvelle administration à la Maison-Blanche. Le seront-ils encore bien longtemps, où si l’euphorie fera bientôt place à la désillusion ?
Dans la prochaine parution de la réputée revue The Economist, l’Éditeur en chef, Zanny Minton Beddoes, écrit, alors que l’on approche de la fête nationale des américains le 4 juillet : « Donald Trump promised to fix America’s politics, but it is more broken than ever. Badly needed reforms are failing. America’s institutions are under attack and its political culture is poisonous. Sooner or later the harm will spread beyond the beltway and into the economy ».