Selon le rapport de la firme, les États-Unis auraient moins de risque que le reste du monde d’entrer prochainement en récession. Contrairement à l’Europe qui serait confrontée à des faiblesses structurelles de son secteur financier et à des pressions de politique budgétaire, les États-Unis et le Canada ne font pas face à ce genre de défis. Le système financier américain serait ainsi relativement peu encombré et l’on voit clairement une volonté politique d’utiliser des leviers fiscaux de manière agressive pour soutenir l’économie.
Par le passé, les récessions mondiales ont entraîné les États-Unis en récession dans environ la moitié des cas. Aujourd’hui, on observe déjà un ralentissement mondial qui a commencé il y a presque un an, mais force est de constater que l’économie américaine continue de croître à un rythme supérieur à la tendance. Les experts de Jarislowsky Fraser estiment donc qu’une récession à court terme aux États-Unis est peu probable.
Les analystes soulignent encore que les récessions surviennent généralement pour corriger les déséquilibres de l’économie ou des marchés financiers, mais que pour le moment, ces déséquilibres ne sont pas évidents sur les marchés développés. Selon eux, le pays qui présente le plus de risques d’entrer en récession serait la Chine en raison de la croissance extraordinaire de sa dette au cours des dernières années.
L’intérêt des mesures de relance questionné
Les mesures de relance se sont intensifiées ces dernières années. Depuis 2009, on peut compter 715 baisses de taux d’intérêt à travers le monde. De plus, les cinq plus grandes banques centrales du monde ont procédé à des achats d’actifs d’un montant de 12,4 milliards de dollars américains (G$ US), et à des rachats d’actions de 5,4 G$ US. Et la Réserve Fédérale (Fed) se prépare de nouveau à stimuler une économie qui bénéficie déjà de conditions financières accommodantes par rapport aux normes historiques.
Toutefois, les analystes de Jarislowsky Fraser s’interrogent sur l’efficacité des efforts de relance des banques centrales. Malgré toutes ces interventions, la croissance et l’inflation restent inférieures à la tendance. Le MSCI global equity index ex-US, qui intègre une représentation des grandes et moyennes capitalisations dans 22 des 23 pays des marchés développés et 26 pays émergents, est 25 % plus bas que son sommet en 2007.
Ils soumettent l’hypothèse que peut-être que les taux les plus bas depuis 5000 ans vont à l’encontre des objectifs des banques centrales de relancer l’inflation et la croissance. Ces faibles taux permettent de maintenir à flot des sociétés non compétitives qui maintiennent une offre supérieure à la moyenne.
Les analystes ne s’attendent cependant pas à ce que les décideurs changent de tactique, mais plutôt à ce qu’ils redoublent leurs efforts.