Certaines données économiques peuvent sembler alarmantes quand elles sont sorties de leur contexte. C’est le cas de l’inflation qui fait actuellement les manchettes de nombre de journaux.
Il est vrai qu’à regarder la hausse du prix de l’essence, qui est de 50 % sur une base annualisée, le chiffre peut faire frémir. Toutefois, comparativement à juin 2018, le prix du baril est sensiblement au même niveau et, comparé à il y a dix ans, il est en baisse d’environ 20 %.
« Cela démontre l’importance de tenir compte du contexte et, dans le cas présent, la croissance fulgurante du prix du pétrole est justifiée par le fait qu’à pareille date l’an dernier, l’économie était au ralenti », souligne une étude du Groupe Ouellet Bolduc, gestionnaires de portefeuilles, affiliés à Desjardins Gestion de patrimoine.
Reprise de l’économie
Le même principe s’applique pour l’évolution des taux d’intérêt. En juin dernier, à la surprise générale, la Réserve fédérale américaine (Fed) a signalé son intention de hausser le taux directeur à deux reprises en 2023, alors qu’elle avait envisagé ne le faire qu’en 2024.
« En révisant à la hausse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (+ 7 % par rapport à 6,5 %) et de l’inflation (+ 3,4 % par rapport à +2,4 %) pour cette année, la Fed n’a eu d’autre choix que d’envisager une approche plus restrictive en ce qui a trait à sa politique monétaire », soulignent les auteurs.
Au lieu de progresser, les taux d’intérêt à long terme ont reculé à des niveaux inférieurs à ceux du mois précédant, réduisant ainsi leur écart avec les taux d’intérêt à court terme. C’est généralement un signe que la croissance économique anticipée sera plus modeste que prévu au préalable. Certains craignent que la présence du variant Delta dans plusieurs régions du globe mette en doute le scénario d’une reprise robuste de l’économie mondiale au second semestre de 2021.
Les professionnels du Groupe Ouellet Bolduc ne sont pas inquiétés par cette situation, eux qui tablent sur un environnement de taux d’intérêt à la hausse.
« Malgré la baisse actuelle des taux d’intérêt à long terme, l’ensemble de nos principaux modèles de gestion s’en sont très bien tirés tant sur le plan de la performance absolue que relative lors du premier semestre. De même, nous sommes d’avis que la relance économique se poursuivra au cours des prochains mois, et ce, en dépit de la présence de variants de la COVID-19 », soutiennent les auteurs.
Selon eux, « l’inquiétude quant à la vigueur de la croissance économique reflétée dans la baisse des taux d’intérêt à long terme est un phénomène transitoire ».
Ils choisissent plutôt de « reconnaître tout le progrès qui a été accompli au fil du temps, ce qui renforce notre conviction qu’il sera toujours possible de réaliser davantage de progrès. Nous en avons encore eu la preuve avec le développement de vaccins en un temps record ».