L’heure est à l’évolution dans un marché mature, alors que les dix plus importants assureurs collectifs au Québec accaparent plus de 97,5 % d’un marché de 6,6 G$, d’après les données du Fraser Group.
Dans ce deuxième article d’une série de trois brossant le portrait de l’assurance collective au Québec, voyons pourquoi le secteur de l’assurance collective au Québec estime être sous pression.
Le comportement des assurés évolue au gré des nouvelles technologies, et l’assurance collective n’y échappe pas. Les assureurs doivent investir dans le développement de nouvelles plateformes pour répondre aux besoins des clients.
« De plus en plus, les gens demandent à avoir accès à leur information sur leur contrat à toutes heures de la journée, n’importe quand, et ne pas avoir à attendre au téléphone. On est obligé de développer des portails pour que les gens aient accès à leurs bénéfices, et savoir si leur réclamation a été payée », explique Jean Guay, vice-président exécutif, assurance collective chez La Capitale.
Les assureurs ont notamment développé des applications mobiles au cours des dernières années, et offerts des cartes médicaments permettant aux assurés de faire des réclamations électroniques, particulièrement en assurance maladie.
Afin de parvenir à mieux servir ses membres, le Mouvement Desjardins a collaborer à la présentation en novembre dernier d’un « hackaton » – mot issu de la combinaison des mots hacker et marathon – dont l’objectif consistait à développer des solutions technologiques susceptibles d’avoir un impact positif sur le plan de la santé des citoyens, notamment en misant sur la prévention et la sensibilisation.
« Des génies de l’informatique ont créé des applications mobiles susceptible de nous aider à confronter des problématiques rencontrées en assurance collective », explique Josée Dixon, vice-présidente, développement des affaires, assurance pour les groupes et les entreprises chez Desjardins Sécurité financière (DSF).
À terme, l’exercice a permis de développer cinq applications touchant, entre autres, des modes de vie sains et actifs, la santé mentale et la gestion du stress, ainsi que la conciliation travail-famille.
Ces développements technologiques modifient le comportement des assurés, ainsi que les produits d’assurance collective qu’ils vont utiliser.
« Internet est en train de changer fondamentalement l’assurance collective, sur l’offre et les produits. Je pense que la grande évolution [dans ce marché] dans les prochaines années, se fera autour des produits », dit René Hamel, président de SSQ de 2008 à 2015, aujourd’hui retraité.
Vers le court terme
Les assureurs collectifs répondent aux bas taux d’intérêt en misant davantage sur des produits courts ternes.
« Les taux d’intérêt rendent difficile la rentabilité des produits [d’assurance] à moyen et long terme », soutient René Hamel.
Selon lui, les assureurs collectifs s’intéressent davantage aux garanties courts termes, puisqu’à ce niveau les taux d’intérêt ont moins d’incidence, les normes réglementaires sur les réserves de capital sont moins lourdes et les normes comptables ont moins d’impact sur ce type de garantie.