Les intermédiaires de l'assurances maladies graves : qui sont-ils?

Avec le vieillissement de la population et l’avancement des recherches, de plus en plus d’entreprises cherchent l’expertise de fournisseurs spécialisés en matière de santé que ce soit pour guider les malades, faciliter le retour au travail ou encore orchestrer de la prévention auprès des employés assurés.

Parmi ces fournisseurs qui occupent un marché assez restreint au Québec, il y a notamment la compagnie Solareh et Optima santé globale qui offrent des services en réadaptation professionnelle.

Ces entreprises vendent leur expertise en matière de santé aux assureurs et aux employeurs qui veulent faciliter le retour à la santé et au travail des assurés afin de réduire les coûts liés aux réclamations.

Produits

Solareh vend notamment un programme d’aide aux employés nommé Posaction qui est une garantie d’assurance vendue par elle-même à l’employeur par l’entremise du contrat d’assurance collective d’un assureur.

Un autre de leur produit Posaction plus est un avenant qui peut être ajouté dans la garantie assurance salaire longue durée dans l’assurance collective par l’employeur.

Un troisième produit,Vivalia, constitue quant à lui un service de programme de gestion du retour à la santé et au travail.

« Dans les cas de réclamations pour maladies graves par exemple, il y a une grande partie du travail que les assureurs peuvent régler eux-mêmes, mais lorsqu’il s’agit de problèmes plus complexes, ils peuvent avoir besoin d’une expertise plus poussée et nous référer les assurés », explique Marie-Thérèse Dugré, présidente-directrice générale Solareh.

Solareh et Optima peuvent donc agir comme intermédiaire entre un employeur et un employé dans le cas de relations de travail plus difficiles ou entrer en relation avec le médecin du patient.

« Lorsque nous avons commencé à offrir nos services il y a 30 ans, le concept de réadaptation était plutôt nouveau en assurance, mais les assureurs ont compris qu’en contribuant à raccourcir les périodes d’absence, ils pouvaient mieux gérer les coûts des régimes ».

Optima offre de son côté le produit Optim’agir, un programme de soutien lors d’invalidité et Horizon Retraite, un programme de règlements forfaitaires pour les assurés participant ou non à un régime retraite. « Dans le cas où un assuré qui a une maladie ne compte pas revenir au travail, il peut être plus avantageux pour lui de négocier un départ à la retraite par exemple et nous pouvons l’aider dans ce processus », précise François Laflamme, président d’Optima Santé globale.

Pour un assuré, les coûts additionnels que peut engendrer le service Posaction est d’environ 4 $ par mois, selon Marie-Thérèse Dugré de Solareh.

Un assureur qui veut recourir aux programmes d’Optima santé globale pour régler le cas d’un assuré malade débourse en moyenne jusqu’à 3 000 $, mais ce montant peut augmenter dans le cas de maladies graves plus complexes, explique François Laflamme.

Technologie santé

En plus des spécialistes en réadaptation, il existe aussi des fournisseurs de nouvelles technologies qui tentent de profiter de l’explosion des besoins en santé, comme Novus Santé qui offre de la conception « de plateformes de navigation santé ».

L’entreprise intègre tous les programmes de santé de l’assureur sur une même plateforme web auxquels l’assuré a accès. Desjardins assurance collective par exemple passe par la plateforme en ligne « À votre santé 360 », conçue par Novus Santé pour fournir ses services à ses assurés.

Marc Giguère, vice-président, développement des affaires, Novus Santé mentionne que la compagnie est née au départ par ce service qui était offert exclusivement à Manuvie et qui a finalement été adapté pour d’autres clients.

« Nous comptons maintenant une douzaine de clients assureurs au Canada et aux États-Unis. Nous regardons également du côté de l’Amérique du Sud, de la France et du Royaume-Uni pour prendre de l’expansion. »

Par l’entremise de ses services de navigations, Novus Santé met à la disposition des assurés via les sites des assureurs de la documentation sur divers problèmes de santé, sur les façons d’aller chercher efficacement des ressources dans le système de santé, sur la prévention et offre aussi des services téléphoniques avec des experts médicaux via deux centres d’appels respectivement à Toronto et à Montréal.

« Nous avons des spécialistes en information santé qui sont disponibles de 6h à 23h et un directeur médical pour superviser ces opérations. Il s’agit de Richard Heinzl, le cofondateur de Médecins sans frontières au Canada », indique Marc Giguère.

Selon lui, le produit de Novus Santé est pertinent dans un contexte où un des principaux sujets de recherche des internautes ont rapport avec la santé. « Nous sommes loin d’avoir des sources unanimement fiables dans les moteurs de recherche », argumente-t-il.

À l’assaut des employeurs

Finalement, la plupart de ces fournisseurs de services spécialisés en santé tentent de répondre à une nouvelle demande, c’est-à-dire les employeurs qui veulent offrir des services de prévention en santé à leurs employés.

Ils mentionnent tous également avoir fait le tour du marché des assureurs au Québec et que mis à part l’expansion dans d’autres régions, les produits de prévention, notamment auprès des employeurs eux-mêmes peut représenter leur façon de croître.

« Les employeurs étaient habitués de se faire offrir ces services un en quelque sorte gratuitement par les assureurs. Le nombre des invalidités et leur durée étant en croissance, plusieurs d’entre eux ont décidé d’assumer une partie des coûts en embauchant eux-mêmes leurs professionnels à l’interne ou en faisant affaire à des services comme le nôtre », affirme François Laflamme.

Photo : Bloomberg