Les banques canadiennes ont dépassé les attentes pendant la pandémie, mais les niveaux d’endettement élevés constituent une menace à long terme, selon Fitch Ratings.
Dans un nouveau rapport, l’agence de notation note que les banques ont fait preuve de résilience au cours de l’année écoulée, avec des liquidités et une qualité d’actifs solides, alors que d’importantes mesures de relance budgétaire soutiennent l’économie.
Les six grandes banques ont annoncé de solides bénéfices pour leur deuxième trimestre, dépassant les attentes des analystes.
« Toutefois, l’augmentation rapide de l’endettement des secteurs privé et public est négative pour les conditions de crédit à long terme et accroît la vulnérabilité du secteur aux tensions financières », affirme le rapport.
En avril 2020, Fitch Ratings a abaissé la perspective de l’« environnement opérationnel » des banques. Cette perspective sera réexaminée au troisième trimestre, et si la note est abaissée, cela pourrait exercer une pression sur les notes de crédit des banques.
Fitch Ratings estime que les niveaux d’endettement élevés, tant des ménages que des entreprises non financières, pourraient entraîner une baisse de la note de l’environnement opérationnel.
Le rapport note que le crédit privé a augmenté à 210,4 % du PIB à la fin de 2020, contre 192,2 % en moyenne entre 2015 et 2019.
« Alors que le service de la dette a été rendu plus gérable par une politique monétaire ultra-libre depuis mars 2020, la part des revenus du secteur privé consacrée au service de la dette a suivi une tendance à la hausse sur le long terme et est en passe d’atteindre rapidement les niveaux pré-pandémiques », indique-t-il.
Dans le même temps, les niveaux d’endettement des gouvernements ont grimpé en flèche grâce à d’importantes mesures de relance budgétaire.
Fitch Ratings estime que la dette des administrations publiques du Canada atteindra 122 % du PIB en 2022, contre 86,3 % en 2019.
« En conjonction avec l’augmentation de l’effet de levier du secteur privé, la capacité du secteur public à utiliser la politique budgétaire pour soutenir le système bancaire lors de crises futures a diminué », a noté l’agence.