Pour obtenir des rendements supérieurs, la recette est simple : du temps et du risque. Il existe plusieurs types de risques en investissements et certains sont plus dangereux ou connus que d’autres.
Dans les titres à revenu fixe, on parle du risque de taux d’intérêt et du risque de défaillance (ou de crédit). Dans les actions, le risque pour l’investisseur est que la valeur de celles-ci baisse. Le dernier risque est celui de la liquidité qui est souvent mal compris.
Le risque de liquidité implique de sacrifier la capacité de vendre un investissement quand on le souhaite, afin d’obtenir un rendement plus élevé. Ainsi, si un investisseur a le choix entre deux types de placement identiques, un qui se négocie quotidiennement et l’autre qui serait bloqué cinq ans avant de pouvoir être vendu, il n’achètera ce dernier que s’il a un potentiel de rendement bien plus élevé qu’avec le premier.
Si le potentiel de rendement en vaut la peine, les placements illiquides peuvent se révéler d’excellentes stratégies d’investissements, car un investisseur n’a pas besoin que tous ses avoirs soient facilement négociables, note Tom Bradley, président et directeur des investissements chez Steadyhand Investment Funds, dans un article du Financial Post.
Le rendement supplémentaire requis pour justifier un investissement dépend du type de titre et de son degré d’illiquidité. Les actions de petite capitalisation ou les obligations à haut rendement se négocient de manière irrégulière, les investisseurs s’attendent donc à un meilleur rendement.
Des primes de risque plus élevées que celles pour les actions de petite capitalisation sont exigées lors de l’achat de sociétés privées qui ne sont pas cotées en bourse. Cela se fait généralement par l’intermédiaire de fonds gérés par des professionnels qui ont des durées fixes de 10 ans ou plus, précise Tom Bradley.
Profitez de l’illiquidité
Afin de profiter du risque d’illiquidité et d’éviter une inadéquation, les investisseurs ne peuvent pas faire les choses à moitié.
Ce cycle de marché a connu une croissance du capital-investissement et de l’investissement. De plus en plus, d’institutions et d’investisseurs individuels sont entrés en action. Et on a vu un décalage se créer avec des fonds liquides investissant dans des actifs illiquides.
« L’illiquidité est un risque qui a été mal évalué au cours des dix dernières années, car les programmes d’assouplissement quantitatif ont inondé les systèmes financiers de liquidités et les régulateurs ont permis aux fonds d’effectuer des décalages de liquidité dans leur portefeuille », commente ainsi Freddie Lait, associé gérant de la société britannique Latitude Investment Management LP.
Pour éviter les inadéquations, les investisseurs doivent opter pour des produits véritablement illiquides. Pour investir dans des entreprises privées, des biens immobiliers, des infrastructures, des prêts et des hypothèques, il doit fournir au gestionnaire de fonds un capital à long terme qui corresponde à la tâche. Il ne faut pas investir à côté de personnes qui pourraient retirer leurs billes à tout moment et forcer la vente d’actifs à un moment inopportun.
L’investisseur doit donc cibler les types d’actifs avec lesquels il se sent à l’aise et choisir un gestionnaire qui restera au moins une décennie, si ce n’est plus.