75 000 $ de plus pour la retraite de vos clients ?
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« Dans l’industrie des FCP, vous avez un gestionnaire de fonds et possiblement plusieurs analystes qui se penchent sur les différentes sociétés, actions, obligations […] du côté des FNB, c’est un programme informatique qui choisi en fonction des qualifications d’un produit voulu », explique Pat Dunwoody, directrice générale de l’Association canadienne des FNB (ACFNB).

Ainsi, en limitant les interventions humaines sur les produits, le coût de ses derniers diminue, selon l’ACFNB.

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En effet, systématiquement, les RFG sont plus faibles pour les FNB que pour les FCP, d’après les données compilées par Investor Economics dans son document Investor Economics Insight.

Par exemple, pour un FNB géré activement d’obligations canadiennes, on observera un RFG moyen de 53 points de base, soit 18 points de base de moins qu’un FCP série F équivalent, d’après les données d’Investor Economics.

La différence est encore plus impressionnante pour un produit FNB géré activement d’actions américaines. Ce produit affiche un RFG de 152 points de base, soit 90 de moins que celui du FCP de série A équivalent, à 242 points.

D’ailleurs, BMO Gestion d’actifs a effectué l’analyse des frais associés à deux portefeuilles de FCP, un comprenant des produits FNB et l’autre non. Leur exemple démontre que pour un placement initial de 100 000 $, rapportant 6 % annuellement sur une période de 30 ans, le portefeuille comprenant des FNB obtient un résultat supérieur de 75 000 $ à terme.

« En ce moment, du côté des fonds indiciels, je pense que c’est un coup de circuit du côté des FNB, il y a vraiment beaucoup d’approches, peu dispendieuses, pour sensiblement le même produit », dit Alain Desbiens, vice-président, Québec et Atlantique, FNB BMO chez BMO Gestion mondiale d’actifs.

Les FNB indiciels représentent d’ailleurs 51,7 % de tous les FNB, ce qui fait d’eux les plus répandus dans l’industrie.

Question d‘information

Un autre élément justifiant le RFG plus bas pour les FNB est la tenue des registres, complètement différente dans les deux industries, d’après Pat Dunwoody.

« Dans les opérations des FCP, ils ont un dossier pour chaque investisseur pour qui les firmes doivent gérer chacune des transactions, souligne-t-elle. Habituellement, dans l’industrie des FNB, c’est un compte par produit, donc des frais minimaux ».

En l’espace de six ans, l’industrie des FNB est passée de quatre à 16 manufacturiers et d’autres ont annoncé leur intention de s’ajouter d’ici la fin de l’année 2016, dont Placements Franklin Templeton et CI Financial.

L’intérêt soudain des manufacturiers de FCP pour les FNB pousse les fournisseurs actuels à abaisser leur RFG pour l’ensemble de leurs produits.

« Il est clair que nous allons voir de la pression sur les frais de gestion, parce que la possibilité [pour un conseiller] de sélectionner un FNB correspondant à un FCP, ça s’en vient. Particulièrement, quand on voit des sociétés comme Mackenzie entrer dans l’industrie des FNB », explique Yves Rebetez, analyste financier et directeur général d’ETF Insight.

Placements Mackenzie a d’ailleurs lancé ses quatre premiers FNB à la mi-avril. La société compte profiter de ses nouveaux produits pour élargir sa base de clients.

Yves Rebetez croit par ailleurs qu’un des effets indirects des coûts moindres dans les produits FNB et FCP similaires est d’accroître la pression sur les manufacturiers traditionnels de FCP.

« Les manufacturiers de FCP se seraient bien passés de cette compétition », dit-il.

Éviter de plonger sans regarder

Malgré un RFG généralement plus faible, les conseillers ne devraient pas se lancer tête première dans les FNB pour leurs clients. 

« Tout n’est pas qu’une question de frais, je crois beaucoup à la combinaison des différentes approches et de plus en plus sous format de FNB on a des approches actives

Alain Desbiens soutient qu’une approche intégrant à la fois des produits FNB indiciels, de bêta intelligent et des FCP de classe F, le conseiller arrivera à construire des portefeuilles ayant des frais plus bas pour les investisseurs tout en maintenant son niveau de rémunération. 

« Ce que je remarque, c’est qu’eu égard aux coûts, les conseillers et les gestionnaires de portefeuille que je rencontre, pour que les produits ne soient pas trop chers, vont combiner les trois approches dans un portefeuille », ajoute-t-il.