« Il ne faut pas se fermer les yeux, on espère que les lois [sur les assurances et la distribution] qui vont être modernisées répondront à la réalité d’aujourd’hui » dit Lyne Duhaime, présidente de l’ACCAP-Québec.
La menace que représentent les éventuels nouveaux joueurs issus du fintech est un enjeu pour les membres de l’association. Tout en bouleversant l’industrie de l’assurance au Québec et au Canada, les technologies offriront des opportunités dont les membres de l’ACCAP comptent bien profiter.
« Nous demandons qu’il puisse y avoir une vente par Internet directe par les assureurs », souligne-t-elle.
La vente sans représentant par Internet est actuellement permise au Québec pour certains types de produits d’assurance, qui sont rattachés à un produit ou un service dans le cadre de clauses accessoires, par exemple.
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L’ACCAP-Québec attendra le dépôt de la nouvelle Loi sur les assureurs avant de faire des représentations auprès du gouvernement du Québec.
Cette volonté fait partie du premier plan annuel de priorités et orientations stratégiques dont s’est doté l’association.
Avenir de la CSF
Outre les enjeux technologiques, elle se penchera sur les dédoublements en encadrement.
« Nous n’avons pas de position sur l’avenir des chambres, dit Lyne Duhaime. Possiblement qu’il y a un certain dédoublement présentement entre le rôle des chambres et l’Autorité des marchés financiers ».
L’association regardera également comment augmenter l’efficience de la réglementation, en limitant la réglementation. Pour le moment, l’ACCAP est incapable de cibler quelle politique ou règle elle souhaiterait voir alléger ou même disparaître.
Les compagnies d’assurance membres de l’association souhaitent obtenir l’équité entre les volets privés et publics sur le coût des médicaments.
« Il y a un écart d’au moins 17 % entre ce qu’on paie pour un médicament lorsqu’on est assuré via une assurance privée et le régime public d’assurance médicaments, en raison des honoraires des pharmaciens », soutient la présidente d’ACCAP-Québec.
L’association aimerait que les honoraires professionnels des pharmaciens soient encadrés pour rétablir l’équité entre les deux volets.
« Comme les pharmaciens trouvent que le gouvernement ne les paie pas assez cher, il nous charge [les assureurs privés] à peu près le double pour leurs honoraires », dit Lyne Duhaime.
Elle ajoute qu’il «n’y a aucune raison qui justifie cet écart entre le volet privé et le volet public ».
L’ACCAP soutiendra par ailleurs la mise en place des Régimes volontaires d’épargne-retraite (RVER) pour les employeurs québécois.
Uniformiser la transparence
L’élargissement de la mise en application de la phase deux du Modèle de relation client-conseiller (MRCC2) à l’industrie de l’assurance n’a pas encore été annoncé publiquement.
Cependant, il est fort à parier que les régulateurs voudront appliquer les mêmes principes de transparence et de divulgation sur les produits d’assurance à moyen terme.
Les assureurs sont prêts à uniformiser la divulgation des frais, selon la présidente de l’ACCAP.
« Nous voulons que la divulgation soit la meilleure pour le client, dit-elle. Que le client ait l’information qui lui permettra de bien comprendre les frais qu’il paye ».