Pour s’ajuster à l’évolution des industries et des entreprises, les fabricants S&P Jones Indices et MSCI inc. – dont les indices influencent les milliards de dollars investis dans les fonds négociés en Bourse (FNB) – prévoient une nouvelle refonte de leurs indices afin d’offrir des indices mieux construits pour les choix sectoriels des investisseurs.
Les deux agences dévoileront l’identité des titres à grande capitalisation touchés par la refonte dès janvier. La liste complète des nouvelles classifications sera diffusée au plus tard le 1et août 2018 pour préparer les marchés.
Les changements comme tel entreront en vigueur à la clôture du 28 septembre 2018.
Pourquoi s’y intéresser? Parce le déplacement de sociétés d’un sous-indice sectoriel à un autre déclenchera d’importants mouvements de capitaux, avant même que les modifications entrent en vigueur de la part des pros et surtout modifiera surtout la composition de vos fonds négociés en Bourse.
«La refonte annuelle aura un impact sur les marchés c’est certain. Après tout, les titres FANG (Facebook, Amazon, Netflix, Alphabet-Google) ont donné au S&P 500 le quart de ses rendements cette année, les titres techno 40%. Les décisions affecteront surtout les fonds sectoriels. Pour ceux qui investissent dans les fonds qui copient l’indice généraliste S&P 500, les répercussions seront mineures», a indiqué en entrevue Howard Silverblatt, vétéran de l’analyse des indices pour S&P Dow Jones Indices.
MoneyBeat donne en exemple le divorce des titres des fonds de placement immobiliers à capital fermé (FPI ou REIT) de l’influent sous-indice de la finance, à la fin de 2015.
Le plus imposant FNB financier, le Financial Select Sector SPDR (XLF), avec 12 milliards de dollars américains d’actif, avait alors émis un dividende spécial de 3G$US aux porteurs sous forme de parts dans le nouveau sous-indice immobilier.
Les investisseurs devront donc rester attentifs et faire leurs devoirs.
Pallier au rétrécissement des télécommunications
Au premier chef, le secteur des services des télécommunications sera élargi pour englober les titres communications, ce qui créera le secteur « services de communications» mieux représentatif de la convergence croissante entre les industries des télécommunications et celles des médias, du divertissement, de la publicité et l’édition et des nouveaux médias interactifs.
Certaines sociétés médias quitteront donc la consommation discrétionnaire pour se retrouver dans ce nouveau regroupement.
Des sociétés actuellement dans le secteur de la technologie pourraient aussi connaître le même sort.
Ce reclassement aura pour effet de gonfler la taille du secteur des télécommunications dont les trois dernières sociétés ne pèsent plus que 1,8% dans l’indice S&P 500, après une longue période de consolidation. En 1989, ce secteur comptait pour 10% de l’indice phare.
Les titres FAANG’s sont-ils des techno ?
Les changements qui attireront le plus l’attention sont ceux qui toucheront les entreprises de technologie, car là aussi le mélange des genres crée parfois de curieux regroupements.
Combien d’experts répètent par exemple que Facebook (FB) et Alphabet-Google (GOOGL) sont des médias? Et combien d’investisseurs croient qu’Amazon (AMZN) est classée dans le secteur de la technologie alors que ce titre côtoie les autres détaillants, dans le secteur de la consommation discrétionnaire.
Les sociétés de commerce électronique, qu’elles aient des marchandises en inventaires ou non, concurrencent pour les mêmes clients que les détaillants. Elles seront donc déplacées du secteur de la technologie au sous-groupe « commerce internet » de la consommation discrétionnaire.
Enfin, le sous-groupe des logiciels et des services internet jugé trop éparpillé, qui fait partie du secteur de la technologie, sera discontinué et remplacé par un nouveau sous-groupe baptisé services et infrastructures internet.