Un homme d’affaires regarde vers la ville à l’horizon à travers des jumelles.
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Le secteur canadien des fonds négociés en Bourse (FNB), stimulé par les hausses des marchés financiers et les créations nettes annuelles, a connu une croissance significative ces dernières années. Les chances sont fortes que cette progression se poursuive, lui permettant d’atteindre de nouveaux sommets en matière d’actif sous gestion.

Ainsi, les FNB ont révolutionné le monde de l’investissement à leur début au Canada en 1999.

Le secteur des FNB au Canada, qui représentait un actif sous gestion cumulatif de 100 milliards de dollars (G$) en 2013, a franchi la barre des 500 G$ d’actif en 2024, selon l’Association canadienne des FNB.

Le taux de croissance annuel composé de l’actif en FNB canadien a été de 22 % pour la période de 5 ans se terminant à la fin de 2024 et de 21 %, pour les 10 ans se terminant en décembre dernier, selon Banque Nationale Marchés financiers. Ce courtier attribue cette hausse significative à l’effet des marchés financiers, aux créations nettes importantes des dernières années — elles ont atteint un record annuel de 76 G$ en 2024 — et au dynamisme du secteur qui a vu le lancement de centaines de fonds dans la dernière décennie.

Le secteur canadien est toujours en évolution et compte maintenant 45 émetteurs de FNB en date du 31 décembre 2024.

Le secteur des FNB continue de croître dans tous les segments notamment chez les investisseurs·ses autonomes, les investisseurs institutionnels et aussi chez les gestionnaires de portefeuille et les conseiller·ères en placement.

Ce qui a changé depuis le début du secteur, en 1999, c’est l’acceptabilité des investisseurs, des conseillers, des gestionnaires de portefeuille et aussi de l’institutionnelle.

Je me rappelle mes débuts à titre de démarcheur pour un important émetteur de FNB détenu par une banque canadienne. C’était en 2010. Il y avait peu d’émetteurs, peu de compétition, une gamme restreinte de FNB, beaucoup de mythes à déconstruire et peu d’utilisateurs. « Éducation, éducation et éducation… » faisait alors partie de mes expressions clés afin d’expliquer le besoin d’information relatif aux FNB de la part des investisseurs potentiels et des conseillers.

Les années 2010 ont vu une croissance spectaculaire du nombre de FNB, d’émetteurs de fonds et surtout d’utilisateurs de FNB. Certaines des réticences à l’égard des FNB ou des biais relayés par certains segments de l’industrie lorsque j’ai commencé dans le domaine se sont peu à peu estompés.

L’éducation faite par les émetteurs de FNB, par les spécialistes de FNB dans les rencontres individuelles avec les conseillers et investisseurs institutionnels, les forums des firmes et de l’industrie ont contribué grandement à ce que les FNB soient davantage adoptés comme des outils de construction de portefeuille puissants.

On a vu aussi un intérêt grandissant dans les médias financiers et traditionnels pour le secteur des FNB. Ceux-ci ont contribué à accroître la notoriété des produits et en démythifier certains éléments, dont les stratégies indicielles et non indicielles, l’innovation en matière de produits, les frais des fonds et la performance de ces outils. Dans la presse et les médias financiers et traditionnels de plus en plus de conseillers·ères, gestionnaires de portefeuilles ont vulgarisé leur utilisation des FNB dans leurs pratiques de gestion de portefeuille et dans une approche tactique et stratégique. Par l’intermédiaire de leur rencontre avec des clients, ils ont également contribué à accroître la notoriété et le nombre de détenteurs de ces outils de placements au Canada.

Dans les dernières années, les départements des marchés des capitaux des grandes firmes canadiennes ont fait grandir leurs départements de FNB en augmentant les ressources humaines et financières consacrées au secteur des FNB. Les marchés des capitaux produisent aussi énormément de rapports de recherches journaliers, hebdomadaires et mensuels sur le secteur.

On retrouve certains de ces rapports dans le site web de l’Association canadienne des FNB aussi connue sous le nom de CETFA (Canadian ETF Association : https://cetfa.ca)

Les années 2020 ont vu une croissance fulgurante des actifs sous gestion, mais aussi du nombre de produits qui ont comme portefeuilles sous-jacents des stratégies non indicielles, actives et alternatives. Les émetteurs de fonds offrent de plus en plus d’outils de placements diversifiés, parfois plus complexes et qui vont bien au-delà des stratégies indicielles classiques.

Les FNB sont devenus au fil du temps un outil important qui permet de démocratiser des stratégies de gestion de portefeuille ou même des catégories d’actifs autrefois réservées aux investisseurs institutionnels.

Avec la prolifération du nombre de produits offerts au Canada — on en comptait 1500 à la fin de 2024 par rapport à 366 en 2014 — l’importance d’outils solides, de sites web robustes pour les conseillers·ères et gestionnaires de portefeuille devient cruciale. De la documentation opportune s’adressant aux investisseurs, conseillers, gestionnaires de portefeuilles et département de conformité des firmes importent surtout dans le contexte des obligations réglementaires de connaissance des produits et des clients.

Si la croissance passée du secteur des FNB est garante de celle future, qui sait si 2030 ne sera pas l’année où nous célébrerons pour la première fois les 1000 milliards d’actifs sous gestion du secteur des FNB au Canada.

Je crois fermement que si le secteur des FNB répond à des besoins de plus en plus complexes de façon simple, avec des outils solides, des sites web robustes et des spécialistes chevronnés, la croissance demeurera forte. L’avenir recèle beaucoup de défis et d’occasions pour les émetteurs de FNB, les spécialistes de FNB, les conseillers et leurs clients. Finance et Investissement a été et est toujours un acteur important et essentiel dans l’éducation et le développement des FNB au Québec et au Canada. Son Guide des FNB est une référence dans l’industrie. Les articles, les chroniques et l’infolettre mensuelle Focus FNB permettent d’éduquer, de vulgariser, de défaire des mythes et désinformations sur ce type de fonds et est très informative.

Je remercie Finance et Investissement de me permettre, comme chroniqueur, de présenter les forces et les enjeux d’un secteur auquel je crois énormément. Au plaisir de continuer à dialoguer avec vous sur le sujet des FNB et le monde de l’investissement.