De nouvelles formes de volatilité et besoin d’innovations pour mieux quantifier et traiter les profils de risques émergents, voilà quelques tendances soulignées par le rapport du quatrième trimestre (T4) de 2021 sur les perspectives du marché mondial d’Aon.
Le document du cabinet de services professionnels met de l’avant quatre faits saillants pour le marché canadien au T4 de 2021 :
1) Risques divers
Bonne nouvelle, le marché primaire est stable, puisque les assureurs cherchent une croissance rentable. Par contre, le marché de l’assurance excédentaire connaît quelques difficultés essentiellement dans les catégories les plus explosées, ce qui impacte les renouvellements et les exigences en matière de capacité.
Et il faut savoir que les taux facultatifs de réassurance, la capacité et les conditions sont également des facteurs importants sont autant d’éléments qui ont de l’importance dans la tarification. On peut donc s’attendre à une hausse des coûts.
2) Cybermarché
Le début du cybermarché a été accompagné d’une sous-tarification historique en raison de l’absence d’une modélisation actuarielle adéquate. Mais à mesure que les assureurs règlent les réclamations, cela améliore les données sur ces dernières menant ainsi à des modèles plus précis reflétant des tarifs plus élevés.
3) Assurance de biens
La hausse des catastrophes naturelles met une pression à la hausse sur les tarifs, bien que des signes de stabilisation voient le jour. Les risques à rendement élevé subissent donc des hausses de tarifs modestes.
4) Administrateurs et dirigeants
Les répercussions de la COVID-19 et les problèmes de rentabilité continuent de créer un environnement de marché difficile. Les tendances du marché canadien restent derrière celles du marché américain. On voit un accent sur la capacité des entreprises à respecter leurs engagements liés aux aspects ESG.
« Le marché canadien de l’assurance continuera de s’affranchir du marché difficile et dur en 2022, a commenté Russell Quilley, directeur principal du courtage, Canada chez Aon. Alors que de nombreux assureurs cherchent à croître en 2022, cette pression supplémentaire se traduira par des modalités plus favorables pour les clients. »
À l’échelle mondiale, le rapport note que l’incertitude entourant la COVID-19 a été un facteur de hausses de prix. Le secteur de l’assurance est aussi confronté à d’autres difficultés. On peut notamment parler des cyberrisques, de plus en plus complexe, et la fréquence et la gravité des sinistres dues aux changements climatiques. Pour ces raisons, les conditions de marché demeurent difficiles. Pour ces raisons également, la rentabilité des assureurs se raffermit dans certains segments clés du marché entrainant un changement dans l’appétit pour les risques et les franchises.
Les assurances doivent réduire les limites maximales, ce qui entraîne la multiplication des couvertures ou la coassurance par placement. Les franchises se sont toutefois stabilisées au fur et à mesure que les mandats étaient appliqués, mais d’autres rajustements sont attendus dans certaines poches où le rendement de la souscription demeure tendu.
Finalement, les risques environnementaux, sociaux et liés à la gouvernance (ESG) continuent de prendre de l’importance pour les assureurs et leurs clients. Quoiqu’encore considéré comme un risque sous-évalué dans le Sondage mondial sur la gestion des risques d’Aon, l’ESG devrait se classer parmi les 15 principaux risques à l’échelle mondiale dans les trois prochaines années.