Il n’existe pas de meilleure façon d’obtenir une exposition au plus grand nombre de titres au plus bas coût que les fonds négociés en Bourse (FNB) d’actions mondiales de style indiciel. Ils suivent de 8 000 à 10 000 titres ou plus, tous disponibles par une simple transaction. Leurs frais et dépenses sont habituellement de 25 points de base ou moins, ce qui fait de ces FNB une source à faible coût et à guichet unique de diversification mondiale.
BlackRock Asset Management Canada et Placements Vanguard Canada, toutes deux filiales établies à Toronto de géants mondiaux des fonds indiciels, sont les principaux manufacturiers canadiens de FNB de ce genre. Dernièrement, ils ont été rejoints par Horizons ETFs Management (Canada), également de Toronto, qui a lancé une offre avantageuse sur le plan fiscal le 13 septembre. On compte au total six FNB de ce type, parmi lesquels trois ont été lancés cette année.
Le iShares Core MSCI All Country World ex Canada Index ETF, est le plus important avec 1,18 G$ ; c’est l’un des trois FNB indiciels d’actions mondiales à gestion passive gérés par BlackRock. « L’idée générale d’investissement qui appuie chacun de ces produits est en fin de compte d’intégrer les avantages d’une vaste diversification à un portefeuille, dit Steven Leong, chef de produits FNB chez BlackRock. Vous diversifiez autant que vous le pouvez le risque lié à une seule valeur mobilière, une seule action, un seul secteur et un seul pays. »
Scott Johnson, chef de produits chez Vanguard Canada, affirme qu’alors que les fonds actifs et les fonds passifs se justifient dans le portefeuille de n’importe quel investisseur, les stratégies indicielles constituent un choix fantastique pour les gens qui peuvent s’inquiéter de sélectionner un gestionnaire actif qui sous-performerait ensuite. Deuxièmement, ajoute-t-il, l’indiciel peut représenter un prix nettement inférieur à la gestion active pour l’investisseur. « Cela peut laisser une plus grande valeur au client final. »
La performance passée des trois FNB sur au moins trois ans d’historique confirme cette affirmation. Dans la catégorie des actions mondiales, les FNB iShares World ex Canada, iShares MSCI World Index et Vanguard FTSE Global All Cap ex Canada Index ont tous reçu des cotes Morningstar au-dessus de la moyenne pour leurs rendements passés ajustés au risque.
Toujours un concurrent redoutable sur le plan des frais, Vanguard a baissé de cinq points de base les frais de gestion de son FNB Vanguard FTSE Global, dont le coût était déjà modeste. En vigueur le 1er novembre, les nouveaux frais de 0,20 % égaleront ceux de son principal rival iShares. « C’est un exemple d’un domaine où nous avons une échelle significative sur ce produit et nous sommes capables de remettre davantage de bénéfice aux investisseurs », dit Scott Johnson. Le FNB de Vanguard affiche des actifs d’environ 881 M$, il arrive en deuxième place après son plus important rival iShares.
La sensibilité aux frais qui caractérise la demande en fonds indiciels par les investisseurs s’illustre dans le fait que le plus ancien des FNB mondiaux, le iShares MSCI World, qui date de 10 ans et affiche des actifs d’environ 675 M$, a été dépassé en taille par son frère iShares moins cher et par Vanguard. Le ratio de frais de gestion (RFG) du iShares MSCI World est de 0,47 %, pratiquement le même que lorsqu’il est devenu le premier FNB d’actions mondiales du Canada en juin 2009.
Les frais du iShares MSCI World sont approximativement le double de ceux des produits des manufacturiers à plus faible coût. Parmi eux se trouvent les trois nouveaux FNB de cette année, tous structurés comme des portefeuilles de FNB de FNB. Ce sont le portefeuille de FNB Vanguard All-Equity ETF Portfolio, lancé en janvier, le iShares Core Equity ETF Portfolio, lancé en août, et le Horizons Growth TRI ETF Portfolio, lancé en septembre.
Bien qu’elle manque de l’économie d’échelle mondiale dont BlackRock et Vanguard peuvent profiter, Horizons est en mesure de rivaliser efficacement sur le plan des frais. Pour maintenir les frais le plus bas possible, les titres sous-jacents du FNB de répartition d’actifs sont des FNB d’Horizons basés exclusivement sur des contrats à terme sur indices boursiers. Par ailleurs, Horizons ne facture pas d’autres frais de gestion que les frais moyens pondérés des FNB sous-jacents. Il en résulte un RFG d’environ 0,17 %, plafonné à 0,19 %.
« Ça revient essentiellement à fournir du conseil sans facturer, dit Steve Hawkins, président de Horizons. C’est vraiment destiné aux investisseurs moyens qui, maintenant, prennent conscience des coûts des fonds communs de placement et des fonds équilibrés, qui ont une exposition équilibrée et ne veulent pas faire le travail sous-jacent relié au placement de leur argent ou ne l’ont jamais fait. Nous pouvons le faire pour eux gratuitement. »
Le report d’impôt constitue la caractéristique la plus distinctive du FNB de répartition d’actif de Horizons. Parce que les quatre FNB sous-jacents utilisent des swaps sur rendement total et sont structurés comme des fonds de catégorie de société, ils ne versent aucun dividende ou autre revenu. Donc, il n’y a aucune retenue d’impôt sur revenu étranger. Ceci permet aux investisseurs ayant des comptes non enregistrés d’éviter d’être assujettis à l’impôt jusqu’à ce qu’ils vendent le FNB pour un profit, qui est imposé comme un gain en capital.
Quatre des six FNB d’actions mondiales à faibles frais sont composés d’actions canadiennes, dans des proportions variables. À l’extrémité inférieure du spectre se trouve la pondération de 3,4 % dans le iShares MSCI World (un indice qui suit 23 pays développés), ce qui reflète la part de capitalisation boursière canadienne dans cet indice.
La plus forte pondération en actions canadiennes est de 30 %, dans le Vanguard All-Equity ETF Portfolio. Les autres pays, y compris les marchés émergents, sont pondérés en fonction de leur capitalisation boursière. Ce FNB offre une exposition complète aux actions mondiales, mais avec un biais en faveur des titres canadiens, dit Scott Johnson.
Dans une variation sur ce thème, le iShare Core Equity Portfolio fait une répartition en quatre blocs géographiques : 25 % en actions canadiennes, 45 % en actions américaines, 25 % en marchés développés internationaux, et 5 % en marchés émergents. Un rééquilibrage des FNB sous-jacents est réalisé périodiquement pour atteindre ces pondérations cibles, qui sont précisées dans le prospectus.
Les pondérations fixées simplifient la tâche de la construction de portefeuille pour les conseillers et les investisseurs qui veulent maintenir des pondérations géographiques précises, dit Steven Leong. L’une des diverses applications des FNB mondiaux de style indiciel est de servir de titres centraux autour desquels on peut ajouter les autres composantes du portefeuille.
Le Horizons Growth TRI ETF Portfolio maintient une pondération de 15 % à 20 % en actions canadiennes pour satisfaire ce que Steve Hawkins appelle la « préférence axée sur le Canada » des investisseurs canadiens. La majeure partie de l’exposition restante, une pondération cible de 55 % est consacrée aux actions américaines, alors que le reste est alloué aux marchés développés d’Europe et d’Asie.
À la différence de ses concurrents, Horizons couvre en dollars canadiens son exposition à la devise américaine. « Nous avons exclu la devise de l’équation, dit Steve Hawkins, afin que les porteurs de parts puissent vraiment obtenir le rendement sous-jacent d’un portefeuille d’actions mondiales de grande capitalisation sans devoir s’inquiéter de la devise. »
Les FNB d’actions mondiales les plus diversifiés sont exposés aux marchés émergents. Le FNB Horizons et le iShares MSCI World ne le sont pas. Ces deux FNB comptent le moins de titres sous-jacents – environ 1 400 et 1 500, respectivement – et sont essentiellement de grande capitalisation par nature.
Les deux FNB de Vanguard sont les plus largement diversifiés par titre et ils ont le plus d’exposition aux actions de petites et moyennes capitalisations. Le FNB Vanguard All-Equity est exposé à plus de 12 600 titres, suivi du Vanguard FTSE Global ETF qui l’est à 10 700.
De la même façon, deux des trois FNB iShares, y compris le iShares MSCI All Country World ex Canada, comptent plus de 8 500 titres. Bon nombre d’entre eux sont des titres de petites et moyennes capitalisations. « Les recherches universitaires démontreraient qu’à très long terme, les petites capitalisations donnent une majoration de rendement », dit Steven Leong, en ajoutant que cela n’a pas été le cas ces dernières années. « Ce n’est pas une prévision stratégique. Il s’agit en fait d’intégrer cette source de rendement à long terme. »