Si nombre d’observateurs du marché estiment que les fonds négociés en Bourse (FNB) non transparents vont faire beaucoup d’adeptes dans les prochaines années, il reste encore un obstacle de taille à leur adoption : nombre de conseillers ne les connaissent pas.
Selon un récent sondage de Broadridge Financial repris par le Financial Planning, seuls 4 % des conseillers sont très familiers avec ces produits. Un quart disent être peu familier (22 %), mais la plupart ne les connaissent pas (37 %) ou en ont juste vaguement entendu parler (37 %).
Malgré ces résultats peu engageants, la grande majorité des conseillers (83 %) souhaitent que leur fonds commun de placement préféré lance un FNB actif, exactement ce que sont les FNB non transparents.
Selon les recherches de Broadridge, les fonds communs de placement (FCP) gérés activement occupent la plus grande partie des portefeuilles des conseillers. On peut donc imaginer que la dernière version des FNB, des produits déjà très populaires, risque bien de plaire à nombre d’investisseurs.
Depuis que la SEC a approuvé la structure non transparente des FNB à la fin de l’année dernière, les gestionnaires de portefeuille sont moins réticents à entrer sur ce marché.
Une structure qui offre plus de souplesse
Les gestionnaires de portefeuilles, réticents à partager leurs stratégies ou désirant se mettre à l’abris d’une réplication de la part de concurrents, sont séduits par ce type de fonds. Cette nouvelle structure de FNB répond à ces obstacles et offre une plus grande souplesse en matière de divulgation de leurs positions au public. Ils peuvent choisir de divulguer la totalité ou une partie des actifs gérés.
« Nous passons beaucoup d’appels au sein de la communauté des gestionnaires d’actifs, et chaque fois que nous abordons ce sujet, il suscite beaucoup d’intérêt », affirme Matt Schiffman, directeur de l’analyse de la distribution chez Broadridge.
Depuis mars 2020, American Century, Legg Mason et Fidelity ont tous lancé des FNB non transparents. Fidelity demeure toutefois le plus grand manufacturier à offrir des fonds non transparents.
S’il est difficile de déterminer la popularité à venir de ces produits, on peut déjà noter que la pandémie a permis de répondre à une des critiques souvent formulées à l’égard des FNB et à peut-être rendre ces produits attrayants pour d’autres investisseurs. Ainsi, beaucoup se demandaient si les FNB étaient capables de survivre à un ralentissement économique.
« Ils ont passé [ce test] avec succès », déclare Sue Thompson, responsable de la distribution des FNB SPDR chez le gestionnaire d’actifs State Street.
Les conseillers qui investissaient déjà dans les FNB avant la pandémie y investissent encore plus d’actifs maintenant. Et en raison de l’efficacité fiscale, les conseillers ayant des clients fortunés expriment davantage d’intérêt pour les FNB non transparents, souligne Matt Schiffman.