La vive concurrence entre les grands gestionnaires de fonds américains contribue en effet à faire chuter les frais de gestion, rapporte le Wall Street Journal.
En novembre dernier, le plus grand gestionnaire d’actifs du monde, BlackRock, qui commercialise entre autres les IShares au Canada, a attisé la guerre des tarifs en réduisant de 50% les frais que la firme facture aux investisseurs pour un fonds négocié en Bourse (FNB) qui reproduit la performance de l’ensemble de la Bourse américaine.
La réplique de sa grande rivale Charles Schwab ne s’est pas fait attendre. Le même jour, celle-ci égalait le tarif commandé par BlackRock. Puis, en décembre, le chef de file des FNB à bas coûts, Vanguard Group, annonçait une diminution de 25% des frais de douzaines de ses fonds.
Conséquence de la chaude lutte pour la clientèle? Les coûts pour investir dans des portefeuilles d’actions et d’obligations de base se dirigent vers zéro, souligne le Wall Street Journal.
La diminution des frais est engagée depuis plusieurs années, mais elle s’accélère tandis que les plus grands acteurs de l’industrie ciblent des clients de plus en plus obsédés par les frais.
Plus de 100 fonds communs et FNB coûtent maintenant 10$US ou moins pour chaque tranche de 10000$US investis, tandis qu’il y en avait seulement 40 en 2010, selon les données de Morningstar.
Les frais baissent aussi au Canada
Reste à voir si cette tendance traversera la frontière. Il est de notorité publique que les frais des fonds sont plus élevés au Canada qu’aux États-Unis. Cela dit, ils ont également diminué au pays au cours des dernières années.
«Plusieurs fournisseurs de FNB au Canada, dont iShares, BMO et Vanguard, ont abaissé leurs frais depuis deux ans», observe Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuilles, Gestion privée Peak, division de Valeurs mobilières Peak. L’experte fait remarquer que certains FNB facturent des frais aussi faibles que 0,05%.
«Ça crée une pression sur l’industrie des fonds dans son ensemble. Cela se fait au bénéfice de l’investisseur», conclut la gestionnaire.
Si on se fie à ce qui s’est produit dans le créneau du courtage en ligne, la tendance lancée aux États-Unis pourrait s’accentuer au Canada dans quelques années.