Ces polices, également appelées régimes à adhésion garantie (ce qui veut dire qu’on ne peut pas refuser une couverture) sont offertes principalement par sollicitation directe et par des publicités constantes à la radio et à la télévision.
Le discours que l’on tient aux clients est qu’il obtiendra un montant de couverture limité, par exemple pour couvrir ses dépenses funéraires, sans avoir à subir un examen médical. Le montant de couverture disponible dépend de son âge, mais s’il est au début de la soixantaine il devrait pouvoir obtenir jusqu’à 25 000 $ selon la compagnie d’assurances. On lui demandera seulement son âge, son sexe et s’il est un fumeur.
Ces polices à adhésion garantie représentent une bonne affaire si votre client passez le plus clair de son temps dans les salles d’attente des médecins, qu’il prend tellement de pilules qu’il faut que son pharmacien les mette dans des plaquettes alvéolaires de manière à ce qu’il se souvienne s’il les a prises ou non, et que son espérance de vie est relativement courte. Pour tous les autres, il y a des alternatives moins chères.
De plus, ses bénéficiaires ne devraient pas s’attendre à recevoir le plein montant de ces polices si le client en demandez une sur son lit de mort. S’il meurt dans les deux ans qui suivent l’achat de cette assurance, ses bénéficiaires ne recevront pas le montant qu’il a demandé. La prestation de décès sera alors limitée à un remboursement des primes qui ont été versées, peut-être avec quelques intérêts, selon la police concernée. Les compagnies d’assurances partent du principe que les gens qui achètent ces polices peuvent avoir des problèmes de santé sérieux. Elles se protègent en ne payant la totalité de la prestation qu’après avoir reçu un minimum de deux ans de primes.
L’assurance vie sans examen médical tend à être très chère par rapport aux polices qui demandent un peu plus d’informations médicales. J’ai obtenu des devis pour une police à adhésion garantie de 25 000 $ destinée à une dame de 65 ans qui ne fume pas. Les primes mensuelles allaient de 151 $ à 162 $. Une autre société limitait sa couverture à 22 800 $ pour une personne dans ce cas et faisait payer une prime mensuelle de 120 $.
En revanche, une non fumeuse de 65 ans qu’une compagnie d’assurances envisagerait de prendre, en relativement bonne, mais pas excellente santé, selon les déclarations qu’elle a faites dans un questionnaire médical, devrait payer environ 73 $ par mois pour cette couverture de 25 000 $.
De nombreuses sociétés offrent comme alternative ce que l’on appelle des polices à émission simplifiée, et si votre client n’a que quelques petites plaies et bosses, il vaut beaucoup mieux qu’il en demande une en remplissant un questionnaire. Même si votre client pense qu’il ne peut pas obtenir une couverture qu’en utilisant une police que de pose aucune question d’ordre médical, il ne faut qu’une minute ou deux pour étudier cette option.
Ma suggestion est d’obtenir le formulaire de demande en ligne auprès de plusieurs sociétés, de déterminer lesquelles posent les bonnes questions par rapport à la situation du client, et de comparer les coûts.
Les types de questions posées varient d’une société à l’autre, mais habituellement la demande se concentrera sur les questions de santé. Il y a par exemple une société qui ne vendra pas ce type de police à un client qui a une maladie grave, et cela peut comprendre entre autres une maladie cardiaque, une cirrhose du foie, un cancer quel qu’il soit ou une démence.
Une autre société n’acceptera pas les demandes de personnes qui ont plus de 60 ans. De plus, elle ne voudra pas d’un client qui, lors des deux dernières années, aurait manqué plus de 15 jours consécutifs de travail pour cause de maladie ou qui aurait été emprisonné dans un pénitencier pendant plus de 48 heures ces cinq dernières années.
Les clients ayant des problèmes de santé devraient s’adresser à un professionnel au lieu d’opter de facto pour une assurance sans examen médical.
Un agent d’assurance pourra notament, après avoir rassemblé en détail toutes les informations sur la santé qu’une compagnie d’assurances demandera, prendre contact avec le service de tarification de plusieurs compagnies d’assurances sans dévoiler le nom de son client. Les gens de ce service détermineront le type de couverture disponible et le coût à payer si une demande était soumise.
Il est préférable de s’y prendre de cette manière car si un client a soumis une demande tout seul et que cette demande a été rejetée par l’assureur auquel vous il s’est adressé, il faudra vraisemblablement divulguer ce refus dans toutes les demandes qui seront faites par la suite à d’autres sociétés. Cela tirerait le signal d’alarme et pourrait conduire au refus d’autres compagnies.
À supposer qu’un client décide d’aller de l’avant et que l’agent soumette sa demande à la société qui lui convient le mieux, on lui demandera presque certainement de passer un examen médical. Ce n’est rien de bien sorcier. Un infirmier ou une infirmière employé(e) par la compagnie d’assurances viendra chez lui ou à son bureau, consignera son histoire médicale, le mesurera et le pèsera, prendra sa pression sanguine et lui fera une prise de sang et un prélèvement d’urine. L’assureur peut lui faire passer aussi un électrocardiogramme s’il demandez une couverture de 1 M$ ou plus.
Le tarificateur de la compagnie d’assurances obtiendra des renseignements supplémentaires sur la santé du client en se procurant des certificats et déclarations médicales auprès de ses médecins traitants.
Malgré ce que suggèrent les publicités télévisées, passer un examen médical n’est pas la mer à boire. Dans le meilleur des cas, le client sera admissible à une couverture qui répondra à ses besoins à un prix qui reflètera son état de santé, et qui sera généralement plus bas que sans une visite médicale. Dans le pire des cas, on refusera de le couvrir, auquel cas il pourra toujours obtenir une police à adhésion garantie.
* Durant la saison de 1966 à 1967
Photo Bloomberg