Capgemini repère 10 tendances en 2023 dans l’industrie de l’assurance vie, une industrie où les 15 plus grands joueurs accumulent une capitalisation de 825 milliards de dollars américain (G$).
Capgemini regroupe ces tendances sous trois chapitres : l’impératif « clients en premier » où la firme repère quatre tendances parmi les plus importantes, suivi de l’industrie intelligente et de la gestion d’entreprise, chacun abritant trois tendances.
Tendance « clients-en-premier »
Agents munis d’outils numériques. – L’effet de la pandémie est ici majeur, puisqu’elle a précipité l’implantation auprès des représentants d’outils de télé-rencontre. Mais ces outils ne sont que la face plus visible de cette tendance. Alors que la téléconférence permet de rejoindre avec une efficacité accrue un plus grand nombre de clients, les assureurs mettent en place des outils de gestion numérique qui leur donnent une visibilité accrue dans l’activité des représentants et permet à ceux-ci de prendre des décisions fondées sur des données (data-driven decisions), ce qui permet de personnaliser davantage le service.
Exemple : Sproutt, un assureur américain, a lancé SmartLife for Agents, un outil qui combine analyse de données et intelligence artificielle pour mieux cerner les besoins des clients.
Partenariats en écosystèmes. – Les assureurs s’associent avec des partenaires inhabituels pour accroître la valeur de leur offre auprès des clients.
Exemple : L’assureur indien Max Life Insurance s’est joint à une filiale d’Amazon, Big Tech, pour assurer des services automatisés de réclamations, de déboursés et d’émission de nouvelles polices.
Offres d’assurances imbriquées. – Devant une offre extrêmement diversifiée et qui provient de multiples canaux non-traditionnels, notamment les finTech, les assureurs s’associent à des partenaires pour multiplier les occasions de ventes croisées.
Exemple : Le marché en ligne Policygenius de New York s’est associé avec WealthTech Facet Wealth pour permettre aux planificateurs financiers de ce dernier de vendre des polices d’assurance.
Le bien-être-en-tant-que-service. – Les clients en très grand nombre sont intéressés par des offres bien-être liées à l’exercice, au suivi de budget, au suivi de métriques santé. Certains assureurs se greffent à ces besoins pour proposer des services plus personnalisés.
Exemple : La thaïlandaise Krungthai-AXA Life Insurance a développé avec l’américaine Sensely un chatbot/avatar intégré à l’application Emma d’AXA. Via une simple conversation assistée par intelligence artificielle, les clients ont accès à la fois à des services de santé et à des informations sur leurs polices.
Tendance « industrie intelligente »
Migration à l’info-nuage. – L’infonuagique donne aux assureurs une infrastructure numérique qui accroît leur agilité opérationnelle et leur capacité d’innovation.
Exemple : Sun Life, avec Amazon Web Services, peut développer rapidement de nouvelles plateformes, notamment un programme de formation immersif pour ses employés.
Cibler des clientèles plus jeunes. – Près de la moitié des millénariaux, soit 34 millions de jeunes adultes aux États-Unis, disent avoir besoin d’assurance vie, ou des besoins accrus.
Exemple : L’assurTech canadienne Walnut Insurance a mis en ligne un système de souscription de bien-être accéléré, permettant d’acquérir de plus jeunes clients plus tôt.
Recours à des données alternatives. – En faisant appel à des sources de données externes, certains assureurs accélèrent et renforcent le processus de souscription.
Exemple : HSBC Life au Royaume-Uni a mis au point une solution de souscription numérique qui fait une vérification en accéléré dans les bases de données médicales de Square Health; un engin de règles décide instantanément de l’éligibilité d’un candidat.
Tendance « gestion d’entreprise »
La durabilité, priorité stratégique. – Certains assureurs intègrent les facteurs ESG dans leur stratégie, les responsabilités de chaque exécutif étant clairement articulées.
Exemple : L’américaine Prudential Financial a annoncé dans son rapport annuel de 2021 son intention d’atteindre la cible zéro-carbone en 2050. Le rapport établissait également des restrictions à tout investissement dans des centrales au charbon.
Prolifération de micro-applications. Les architectures de microservices interconnectent de multiples modules qui interfacent entre eux pour donner un maximum de flexibilité, réduisant de moitié les temps de développement et de déploiement.
Exemple : Pour accélérer l’accès de nouvelles applications au marché, l’indienne Bajaj Allianz a ramené 100 systèmes monolithiques traditionnels à 45 applications de pointe en intégrant tout ses systèmes sur une seule plateforme OpenShift de Red Hat.
Modernisation des systèmes informatiques de base. – Les assureurs ont été lents à moderniser leurs systèmes informatiques traditionnels. Ceux qui le font, bénéficient de nouvelles possibilités numériques qui résident de plus en plus au cœur de l’industrie.
Exemple : L’assureur hollandais Aegon met au rancart ses vieux systèmes et transporte systèmes, applications et données sur l’info-nuage d’Amazon Web Services. Cela permet à la firme de développer rapidement des solutions maison.