Les firmes enregistrées auprès de l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACFM) ont connu une augmentation significative de leurs actifs au cours de la période de deux ans allant de 2018 à 2020, selon le rapport de recherche sur les clients 2022 de l’organisme de réglementation, même si les actifs des fonds à frais d’acquisition reportés (FAR) ont chuté.
Le rapport, basé sur les données fournies par les entreprises membres de l’ACFM jusqu’en 2020, indique que les actifs ont augmenté de 22 % sur la période de deux ans, atteignant 839 milliards de dollars (G$) contre 685 G$.
La part des actifs entre les canaux de distribution est restée relativement constante depuis 2016, selon le rapport, les banques/caisses de crédit ayant 59 % des actifs et les sociétés de conseil financier ayant 39 %. (Les 2 % restants étaient attribuables aux vendeurs directs).
Comme dans le précédent rapport de recherche sur les clients, le changement le plus important a été une baisse des FAR détenus par les clients et une augmentation des fonds de classe F et des fonds non intégrés.
Depuis 2018, les actifs des FAR ont diminué d’environ 19 %, passant de 76 G$ à 62 G$. Entre 2016 et 2018, la diminution a été de 31 %.
« Alors que la baisse entre 2018 et 2020 semblait s’atténuer à 19 %, il est important de considérer que les actifs globaux des fonds ont augmenté de plus de 20 % au cours de la même période, indique le rapport. Cela a créé un différentiel de croissance de 40 % entre les actifs globaux des fonds et les actifs des FAR. »
Ainsi, les entreprises limitaient ou interdisaient déjà les ventes avec FAR bien avant l’interdiction de ces derniers en 2022, selon le rapport.
Dans l’ensemble, en 2020, les FAR représentaient moins de 8 % de l’actif des fonds communs de placement des firmes enregistrées à l’ACFM.
Depuis 2016, les fonds de classe F et non intégrés ont augmenté de 135 %, soit 89 G$, ce qui représente la plus grande croissance relative par structure de frais. Ces fonds représentent maintenant près de 20 % (155 G$) de l’actif des fonds communs de placement parmi les membres de l’ACFM, selon le rapport – à peu près à égalité avec les fonds à frais d’entrée.
La plus grande proportion (51 %) de l’actif des fonds communs de placement en 2020 était constituée de fonds sans frais (407 G$).
Malgré l’essor des programmes à base de frais, le canal des banques et des coopératives d’épargne et de crédit reste axé sur les structures sans frais, avec leurs frais de gestion d’actifs et de conseil intégrés, selon le rapport.
Les sociétés de conseil financier présentent les structures de frais les plus diverses, les frais d’entrée étant les plus répandus.
Le nombre total de conseillers a légèrement diminué en 2020 pour atteindre 77 078, contre 79 622 en 2018.
Dans le canal des conseils financiers, le nombre de conseillers est resté pratiquement inchangé – contrairement à ce qui s’est passé de 2016 à 2018, où les conseillers du canal ont diminué de 17 % (soit 5 681 conseillers).
« La plus forte baisse au cours de cette période s’est produite dans la cohorte des conseillers qui avaient des books d’affaires inférieurs à 10 M$, indique le rapport. Les conseillers de ces cohortes de books d’affaires inférieurs avaient également le pourcentage le plus élevé de FAR dans l’ensemble des ménages qu’ils desservaient et étaient donc probablement les plus touchés par l’interdiction des FAR. »
Les effets de l’interdiction se sont probablement dissipés à la fin de 2020, indique le rapport.
Parmi les clients, un changement important a été l’augmentation des ménages ayant un mandat de croissance : 36 % contre 23 % en 2018. Alors que la plupart des ménages avaient globalement un mandat équilibré, cette augmentation a fait de la croissance le plus courant des six profils d’investissement.
Un certain nombre de facteurs potentiels ont contribué à l’augmentation des mandats de croissance, selon le rapport, notamment une chute du marché des actions au moment de la collecte des données de 2018.