Tout comme les certificats de placement garantis (CPG) liés au marché, les fonds négociés en Bourse (FNB) à « résultats déterminés » sont conçus pour attirer les investisseurs qui souhaitent être exposés au marché boursier, mais qui veulent aussi un produit moins risqué.
Ces FNB imposent des plafonds de rendement, tout comme les CPG, mais les similitudes s’arrêtent là. Alors que les CPG rapportent au moins le montant du capital à l’échéance, les FNB n’ont pas cette garantie. Des pertes en capital peuvent survenir.
En revanche, les FNB offrent un potentiel de rendement plus élevé et bénéficient d’une liquidité de négociation et d’avantages fiscaux par rapport aux CPG, qui doivent être détenus jusqu’à l’échéance et dont les rendements sont des revenus d’intérêts entièrement imposables.
BMO Gestion mondiale d’actifs a lancé trois produits à revenu structuré en octobre, rejoignant la société torontoise FT Portfolios Canada – qui a lancé son premier FNB à revenu cible en août 2019 – en tant que seul autre fournisseur canadien dans ce créneau. First Trust gère actuellement une suite de cinq FNB à « résultats déterminés » dont l’actif total combiné s’élève à environ 110 M$.
En raison de leurs stratégies plus complexes qui impliquent l’utilisation de contrats d’options, les FNB à résultats déterminés facturent des frais de gestion plus élevés que les 0,1 % ou moins qui sont typiques des FNB indiciels à large marché. Les frais de gestion de BMO pour ses nouveaux FNB sont de 0,65 %, tandis que les FNB similaires de First Trust facturent 0,85 %.
Les quatre FNB de First Trust qui ont un historique de rendement d’au moins trois ans sont dérivés du rendement du prix de l’indice S&P 500 CAD-Hedged. Chaque FNB a une période cible de résultats qui est réinitialisée tous les 12 mois.
S’ils sont achetés le jour où le résultat cible est fixé et conservés pendant toute la période de 12 mois, les FNB First Trust protègent contre les premiers 10 % de toute perte.
Le rendement plafonné diffère pour chaque FNB First Trust et a récemment varié de 17,65 % à 23,77 % pour la période de résultats qui s’est terminée le 17 novembre.
Le FNB le plus récent de la gamme, le First Trust Cboe Vest Fund of Buffer ETFs (Canada) ETF détient un portefeuille également pondéré des quatre FNB plus anciens et n’a pas lui-même de rendement tampon ou plafonné.
Le concurrent le plus proche des FNB de First Trust est le FNB BMO d’actions américaines avec tranche protégée – octobre couvert en dollars canadiens, dont la période de rendement cible se terminera le 30 septembre 2024. Le coussin de 15 % de BMO offre une meilleure protection contre les baisses que First Trust pour les dates de détention qui correspondent au début et à la fin de sa période de résultats de 12 mois.
Le rendement de BMO pour cette période est plafonné à un taux moins généreux de 10,5 % pour le rendement du prix du FINB BMO S&P 500 couvert en dollars canadiens. Toutefois, le FNB tampon versera également des dividendes, qui ne sont pas assujettis au plafond.
Le rendement du FNB BMO sera une combinaison d’appréciation du capital et de revenu de dividendes. First Trust ne verse pas de dividendes. Alors que BMO détient des parts de son FNB indiciel américain couvert contre le risque de change, First Trust n’investit que dans des options du SPDR S&P 500 ETF Trust. Ses contrats d’options sont basés sur le prix du marché et non sur le rendement total.
Les deux autres FNB à résultat déterminé de BMO – le FNB BMO d’actions américaines à rendement majoré couvert en dollars canadiens et le FNB BMO de banques canadiennes à rendement majoré – ne protègent pas contre les pertes du marché.
Ce qu’ils offrent, jusqu’à des plafonds spécifiés, c’est le double du rendement des indices boursiers sur des périodes de trois mois. Le plafond trimestriel initial est de 7 % pour le FNB d’actions américaines à résultat déterminé et de 6,6 % pour le FNB de banques canadiennes.
Voici un exemple du fonctionnement du plafond américain. En supposant que l’indice boursier ait augmenté de 3,5 % au cours de la période trimestrielle, le FNB atteindrait le plafond de 7 %. En outre, les dividendes seraient payables, ce qui, selon BMO, ajouterait 55 points de base aux rendements trimestriels.
Si le prix du marché est resté stable, le rendement du FNB BMO pour la période de trois mois se composera uniquement de revenus de dividendes. Et dans le cas d’une chute des cours durant la période, la baisse n’est pas amplifiée : les investisseurs subiraient la même perte que celle du marché, tout en continuant à percevoir des dividendes.
Les FNB à tranche protégée réinitialisent leurs plafonds de rendement tous les trois mois, à des niveaux déterminés par BMO. Par conséquent, les investisseurs et leurs conseillers doivent fréquemment réévaluer le rapport risque/rendement.
Les points d’entrée et de sortie sont d’autres décisions clés lorsque l’on investit dans des FNB à résultat déterminé. Pour les périodes de détention qui ne correspondent pas aux dates de début et de fin d’une période de résultats, le niveau de protection varie.
Si le FNB est acheté alors que l’indice boursier de référence est déjà proche de son plafond, la possibilité de réaliser des gains en capital sera faible. À l’inverse, l’achat d’un FNB à tranche protégée à un prix déprimé laissera plus de possibilités de gains mais moins de protection contre les pertes puisque le tampon de baisse sera plus proche.
Les FNB à résultat cible sont confrontés à une concurrence importante de la part des CPG liés au marché. En plus des garanties de remboursement du capital offertes par la Société d’assurance-dépôts du Canada, certains CPG prévoient des rendements positifs minimums sur des périodes de détention déterminées.
Le rendement du CPG IntelliMarché américain RBC, par exemple, est basé sur l’augmentation en pourcentage de l’indice S&P 500. Bien que l’indice soit libellé en dollars américains, les versements aux détenteurs du CPG RBC sont effectués en dollars canadiens. Au 19 novembre, RBC proposait un rendement minimum payable à l’échéance de 7,6 % pour une durée de trois ans et de 12,1 % pour une durée de cinq ans.
Exprimés en termes de rendements annuels composés, ces rendements sont de 2,5 % sur trois ans et de 2,3 % sur cinq ans. En échange d’une période de détention de plusieurs années, les investisseurs dans les CPG bénéficient d’un net avantage à la baisse par rapport aux FNB à résultat déterminé qui mettent le capital à risque.
Pour ce qui est de la hausse, les rendements payables à l’échéance de ces mêmes CPG RBC étaient plafonnés à 25 % et 35 %, respectivement. Composés annuellement, ces rendements s’élèvent à 7,7 % sur trois ans et à 6,2 % sur cinq ans.
Les rendements potentiels de cette fourchette sont intéressants si l’on considère les performances réelles des quatre FNB First Trust qui ont des antécédents pluriannuels. Au 31 octobre, leurs rendements annuels composés sur trois ans allaient de 4 % à 7,1 %.
Comme on peut s’y attendre, les CPG liés au marché et les FNB à résultat cible ont tendance à être moins performants que les actions pures au fil du temps. Au 31 octobre, le rendement annuel sur trois ans du FINB BMO S&P 500 couvert en dollars était de 8,96 %, dépassant largement les rendements réels des FNB First Trust et les rendements maximaux plafonnés des CPG RBC.