Comme le montre la troisième société en importance, Placements Vanguard Canada, viser la simplicité – et en particulier maintenir de faibles frais – a été une formule gagnante pour accumuler des actifs.
Vanguard, établie à Toronto comme ses trois principaux concurrents, a engrangé plus de 1,3 G$ d’actifs depuis le lancement de ses trois offres originales – le Vanguard Growth ETF Portfolio, le Vanguard Balanced ETF Portfolio et le Vanguard Conservative ETF Portfolio – en janvier 2018.
Deux autres portefeuilles de Vanguard ont été lancés en janvier dernier, mais l’un d’eux est un portefeuille composé à 100 % d’actions. Chacun des cinq portefeuilles a des frais de gestion de 0,22 %, ce qui comprend les frais des fonds sous-jacents. Cela se traduit par des RFG de seulement 0,25 %.
Chacun des quatre FNB du portefeuille Vanguard en concurrence dans les catégories équilibrées détient exactement les sept même FNB indiciel, mais dans des proportions différentes. Ils offrent une exposition large et passive aux actions des marchés développés et émergents canadiennes et américaines ainsi qu’aux obligations canadiennes, américaines et étrangères. Les expositions aux catégories d’actifs sont rééquilibrées au besoin afin de rester dans les deux points de pourcentage des pondérations cibles.
Selon Tim Huver, chef de produit chez Vanguard Canada, on croit à tort dans le marché que la complexité et un coût plus élevé mènent à une valeur supérieure. « On peut obtenir une répartition des actifs diversifiée et très judicieuse qui possède la qualité d’un investissement durable sans ajouter des catégories d’actifs complexes et des produits à coût plus élevé dans ce portefeuille. »
Les actifs de Vanguard ont fait un bond et ont dépassé les deux portefeuilles iShares concurrents qui sont parrainés par la plus importante société de FNB, BlackRock Asset Management Canada, et dont les RFG jusqu’à la fin de l’an dernier étaient au moins trois fois ceux de Vanguard.
BlackRock a réagi de manière décisive. À la mi-décembre, à la suite de l’approbation des investisseurs, la firme a sabré les frais de gestion, réduit le nombre de FNB sous-jacents et utilisé de nouveaux noms et symboles boursiers pour ses produits.
Remaniés et rebaptisés, le iShares Core Balanced ETF Portfolio et le iShares Core Growth ETF Portfolio ont maintenant des RFG prévus de 0,21 %. Soit plusieurs points de base au-dessous de leurs plus importants rivaux de Vanguard. Mais surtout, ces RFG sont en forte baisse de 0,75 % et 0,84 %. Auparavant, BlackRock prélevait non seulement des frais de gestion de 0,25 % mais aussi les frais de gestion au prorata des FNB sous-jacents.
Autre changement majeur, les portefeuilles iShares détiennent maintenant chacun seulement huit FNB iShares sous-jacents, ce qui couvre une demi-douzaine de catégories d’actifs à revenu fixe et d’actions de base. Ceci constitue une baisse de 17 pour le portefeuille équilibré et de 21 pour le portefeuille de croissance. Lancés à l’origine en 2007 par l’ancien Claymore Investments, de Toronto, les deux FNB de portefeuille sont entrés dans la famille iShares après l’acquisition de Claymore par BlackRock en 2012. Plus d’une décennie après leur création, leurs actifs combinés représentent au total moins de 200 M$.
Le troisième changement significatif des iShares est la plus grande transparence et la prévisibilité de la combinaison de catégories d’actifs sous-jacents, qui est maintenant indiquée dans le prospectus révisé. BlackRock rééquilibrera les deux FNB de portefeuille quand une catégorie d’actifs monte ou baisse de plus d’un dixième de sa pondération cible.
« Ceci n’est lié à aucun aspect tactique, dit Steven Leong, chef de produit FNB chez BlackRock Canada. Aucun risque décisionnel de gestionnaire n’est impliqué. Nous indiquons une répartition d’actifs dans le prospectus, et le produit se conformera à cette répartition d’actifs. »
BMO Gestion d’actifs, deuxième société de FNB en importance, est le plus récent concurrent dans le marché des FNB de portefeuille à gestion passive et à faibles frais. Le 15 février dernier, le BMO Portefeuille FNB conservateur, le BMO Portefeuille FNB équilibré et le BMO Portefeuille FNB croissance ont ainsi été lancés.
Chaque portefeuille détient les sept même FNB sous-jacents BMO, à différentes pondérations qui seront rééquilibrées chaque trimestre au besoin de façon à respecter les pondérations cibles. Les frais de gestion de chacun des trois FNB sont de 0,18 %, soit équivalents à ceux des iShares de BlackRock, et le RFG estimé est de 0,20 %. Ils ont récolté plus de 20 M$ dans les premières semaines qui ont suivi leur lancement.
Apportant une touche d’efficience fiscale aux FNB de portefeuille à faibles frais, mais peut-être seulement jusqu’à la fin de 2019 du fait des dispositions annoncées dans le budget fédéral du 19 mars dernier, Horizons ETFs Management (Canada) est la quatrième société en importance dans l’industrie. Ses deux produits – le Portefeuille conservateur Horizons FNB à indice de rendement total et le Portefeuille équilibré Horizons FNB à indice de rendement total– ont été lancés en août 2018 et ont attiré jusqu’à maintenant un modeste total combiné d’environ 30 M$.
Visant à être le fournisseur à faibles coûts, Horizons prélève seulement des frais au prorata sur les FNB sous-jacents, et a plafonné les RFG à 0,17 % pour le portefeuille conservateur et à 0,18 % pour le portefeuille équilibré. « Nous fournissons toute l’infrastructure de la solution à guichet unique ainsi que le conseil de répartition d’actifs avec une perspective globale, et ce, gratuitement », dit Steve Hawkins, président de Horizons. Les stratégies de gestion du risque de Horizons incluent également la couverture en dollars canadiens de l’exposition au risque de change.
La caractéristique la plus distinctive des Portefeuilles Horizons FNB à indice de rendement total est qu’ils investissent dans des FNB Horizons basés sur des produits dérivés qui ne versent aucune distribution. Pour cette raison, ils sont avantageux pour les investisseurs ayant des comptes non enregistrés qui veulent des rendements totaux des marchés des actions et des titres à revenu fixe, mais n’ont pas besoin ou ne veulent pas de revenu fixe imposable. Cependant, cet avantage fiscal peut très bien être de courte durée. Dans un communiqué daté du 20 mars dernier, Horizons disait qu’en se fondant sur son évaluation préliminaire, les propositions budgétaires pourraient exiger que les fonds à indice de rendement total, incluant les deux portefeuilles de FNB, versent des distributions imposables aux détenteurs de parts à partir de l’exercice fiscal 2020.
À la différence de Vanguard, iShares et BMO, Horizons prévoit ajouter d’autres catégories d’actifs à ses portefeuilles à indice de rendement total, peut-être dès le prochain rééquilibrage semestriel prévu pour juillet. Le personnel de Horizons détermine la pondération des actifs en utilisant une stratégie d’optimisation du portefeuille, et continuera à suivre une approche basée sur les algorithmes.
Les FNB sous-jacents changeront toutefois, puisque Horizons a étendu sa gamme déjà vaste de FNB à indice de rendement total. Ceux-ci incluent les trois derniers, qui investissent dans l’immobilier, les actions privilégiées canadiennes et les banques canadiennes. Aucune décision n’a été prise quant aux nouveaux FNB qui pourraient être ajoutés aux portefeuilles, dit Steve Hawkins, « mais en ayant davantage d’outils disponibles, nous devrons affiner les combinaisons d’actifs ».
Le point sur lequel les dirigeants de l’industrie s’accordent, c’est que les FNB de portefeuille ont un rôle à jouer tant pour les conseillers que pour les investisseurs autonomes. Pour les plus petits comptes, les FNB équilibrés et à répartition d’actifs peuvent constituer un portefeuille complet. Sinon, ils peuvent former une base à partir de laquelle les conseillers peuvent recommander d’autres placements à leurs clients. « Quand vous offrez ces solutions à guichet unique, cela donne [aux conseillers] beaucoup d’efficacité pour investir les actifs de leurs clients », dit le président de Horizons.
Chez les conseillers, particulièrement ceux qui sont à honoraires, « nous constatons un changement dans la proposition de valeur, dit Tim Huver, de Vanguard. Elle se déplace de la sélection des titres et des fonds à la répartition d’actifs judicieuse et à l’ajout de valeur par l’intermédiaire de ces autres sujets de planification financière plus globale. »
Les fonds communs équilibrés sont populaires auprès des investisseurs particuliers canadiens « et je pense que l’industrie des FNB a peut-être été un peu lente à apporter sa magie, en quelque sorte, aux solutions équilibrées, dit Steven Leong, de BlackRock. Mais nous sommes là maintenant et nous avons des attentes vraiment optimistes quant à la façon dont ils [les FNB] seront adoptés. »