Prendre en compte les valeurs environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) dans les fonds négociés en Bourse (FNB) n’est pas nouveau au Canada. Le plus ancien FNB de ce genre est le iShares Jantzi Social Index ETF (XEN), lancé en 2007.
Toutefois, ce n’est qu’au cours des dernières années que les FNB ESG ont réellement progressé. Les flux ont augmenté régulièrement tant au Canada qu’aux États-Unis, s’accélérant jusqu’à atteindre des niveaux records en 2020, selon un récent rapport de la Banque Nationale. Les flux nets de capitaux ESG au Canada s’élèvent à 1,2 milliard de dollars (G$) depuis le début de l’année, représentant 77 % des actifs de départ de cette catégorie.
Malgré cette croissance, les actifs des FNB ESG restent peu importants par rapport à l’ensemble du marché canadien des FNB. Ses 2,7 G$ d’actifs sous gestion ne représentent que 1 % de l’ensemble du marché. Toutefois leurs créations nettes en 2020, contribue à 5 % de l’ensemble des créations nettes en FNB au Canada cette année.
Aux États-Unis, la situation est similaire à celle du Canada. Cette année, les FNB ESG ont attiré 14,1 G$, soit 84 % de leurs actifs de départ. Comme au Canada, le marché des FNB ESG n’occupe qu’une toute petite partie du marché des FNB en général.
Les 33,6 G$ d’actifs sous gestion des FNB ESG ne représentent que 0,7 % de l’ensemble du marché américain des FNB, mais leur apport représente 7 % du total des apports de fonds des FNB aux États-Unis cette année.
Le nombre de produits ESG a également explosé ces dernières années. On compte aujourd’hui près de 50 FNB ESG purs au Canada et plus de 90 aux États-Unis. Il est aussi intéressant de noter que le fort afflux de produits ESG n’a pas été interrompu par l’activité de vente liée à la pandémie de la COVID-19. Cela semble démontrer que les investissements ESG sont plus qu’une simple mode.
L’ESG, une bouée de sauvetage
En fait, pendant la pandémie, les produits ESG, que l’on parle des fonds communs de placement ou des FNB, ont mieux performé que leurs homologues conventionnels, selon le chef de la recherche sur la durabilité à Morningstar, Jon Hale.
« Comme tous les autres fonds d’action, ceux qui sont axés sur la durabilité ont subi soudainement de grosses pertes au premier trimestre de 2020 à cause de la pandémie du coronavirus, mais ils ont mieux tenu le coup que les fonds conventionnels. Sept fonds d’action durables sur 10 ont fini dans la première moitié de leurs catégories respectives, et 24 sur 26 fonds indiciels axés sur les facteurs ESG ont surclassé leurs proches homologues conventionnels », précise-t-il.
Cela s’explique notamment par les placements de ces fonds durables. Les sociétés prenant en compte les facteurs ESG ont tendance à sous-pondérer les titres énergétiques qui ont été durement frappés par la COVID-19.
La pandémie a permis de mettre en lumière les entreprises prenant en compte les facteurs ESG. Les experts pensent même que les entreprises qui ont su réagir à la crise notamment en prenant en compte les considérations sociales ressortiront à l’avenir.